Au cours de son séjour à Nouadhibou, le président Ould Abdel Aziz a reçu, sous le sceau de l’urgence apparemment, une délégation de haut niveau de la société française Total composée de son Pdg, Patrick Pouyanné, son adjoint et le responsable Afrique du groupe. Pourquoi un tel empressement ? L’achat de quelques permis de recherche offshore justifie-t-il que le Pdg en personne se déplace pour discuter avec le président ? Renseignement pris, Total serait sur le point d’acquérir auprès de BP la majorité du champ gazier Tortue-Ahmeyin (à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal), la société anglaise ne gardant qu’un pourcentage symbolique. Pour que cette cession des actifs puisse avoir lieu, l’accord de la Mauritanie est indispensable. Reste à savoir en échange de quoi ? En position de force, Ould Abdel Aziz va certainement négocier ferme avec l’ancienne puissance coloniale pour soit obtenir des garanties après son retrait de la vie politique, soit tripoter la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat (une option à laquelle il pense mais il ne sait toujours pas comment s’y prendre). Et la France se laissera faire pour protéger ses intérêts.
Pour l’heure, une chose est sûre : Le staff dirigeant d’une entreprise comme Total ne se déplace pas pour rien. Les jours à venir nous édifieront.