Le FPC gèle sa participation au sein du G8

28 March, 2018 - 21:36

Au cours d’une conférence de presse,  tenue, ce mercredi 28 mars,  au siège de son parti, le président  des Forces progressistes  du changement (FPC), M. Samba Thiam a annoncé le gel par son parti de ses activités  au sein du G8. Et d’expliquer : « Après le référendum  constitutionnel du 5 août, notre parti  a estimé que si  le G8  voulait continuer à exister  en tant que force alternative de proposition, d’opposition et de changement,  elle doit se donner  les moyens.»  Comment? « En définissant  un cadre, avec des objectifs clairs, un but, une stratégie et un plan d’action.  Mais après  moult rencontres et quelques actions  éparses, il nous est apparu clairement l’absence de volonté de certains partis  de nous laisser progresser, sinon, comment comprendre qu’on passe plus de 6 mois  pour  savoir si  les Haratine sont arabes ou non », s’interroge  Samba Thiam  dont le parti était préoccupé, affirme-t-il  par la question de la cohabitation (passif humanitaire et esclavage)  donc de l’unité nationale. « Nous nous attendions  à  un véritable changement, à une vraie  refondation de la Mauritanie, alors que d’autres  traînaient les pieds,  hélas, », regrette  le président des FPC.

 Face aux « obstructions et  blocages » nous empêchant d’avancer pour arriver  à l’essentiel, le FPC  décide quitter le navire : nous ne pouvons   pas cautionner des agendas qui ne sont pas les nôtres,  parce que nous  avons  aussi  constaté que l’opposition  n’arrive pas  à offrir à l’opinion,  une alternative crédible permettant de  faire face à l’agenda du pouvoir.

Répondant à la question de savoir ce qu’entendent faire les FPC, après ce retrait, Samba Thiam, après avoir reconnu que la présence au sein du G8  offre certes,  une certaine lisibilité, rappelle que son parti, en dépit du refus par les pouvoirs publics de le reconnaître, continue son petit bonhomme de chemin ; son image passe au sein de l’opinion, il recrute, rencontre les leaders d’opinion aussi bien de l’opposition que du pouvoir, les diplomates etc. Nous allons persévérer dans cette dynamique, précise Samba Thiam qui signale au passage, à propos de sa plainte contre le ministère de l’intérieur  pendant devant la Cour Suprême, chaque fois que le dossier est programme, on le décale, nous n’y comprenons rien, sinon  que nous avons raison.

Le deuxième point de la conférence de presse a porté sur  l’annonce par la presse de la découverte d’un charnier  dans les environs de Choum (Dakhlet Nouadhibou), avec 15 corps ligotés, et  avec une balle dans la tête de chacun,   le président des FPC   invite la presse à mener les investigations pour éclairer l’opinion - elle ne doit pas  avoir peur  de mettre le doigt là où ça fait mal- à la société civile, aux organisations de défense des droits de l’homme, aussi bien nationales qu’internationales ( Amnesty international, YRW, la RADHO…) et les partenaires étrangers  à   exiger  des investigations  de la part du pouvoir. Sinon, craint le président Thiam, le gouvernement se hâtera, comme avec les fosses communes d’Inal, d’effacer, avec des bulldozers,  toutes traces suspectes. Les patriotes  et les honnêtes citoyens ne doivent pas accepter cela, tonne M. Thiam.

Le 3e point abordé par le président  des FPC   a trait au processus électoral qui est désormais lancé avec la campagne de réimplantation de l’UPR. Se fondant sur diverses informations concordantes  rapportées  par les citoyens,  diffusées par  la presse et  les réseaux sociaux,  portant sur la fraude, la corruption par l’achat des cartes, Samba Thiam pense  que les élections  prochaines ne seront pas transparentes, parce que les dés sont pipés. Le gouvernement  fera ce qu’il veut de ce processus parce que l’opposition n’a pas réussi à s’imposer et à faire échec à l’agenda du pouvoir, conclut-il. Samba Thiam met en garde les citoyens contre la tentation par des produits alimentaires et quelques billets. En acceptant cela, ils laissent au pouvoir le soin d’user et d’abuser de leurs droits.