Au cours d’une conférence de presse, tenue, ce mercredi 28 mars, au siège de son parti, le président des Forces progressistes du changement (FPC), M. Samba Thiam a annoncé le gel par son parti de ses activités au sein du G8. Et d’expliquer : « Après le référendum constitutionnel du 5 août, notre parti a estimé que si le G8 voulait continuer à exister en tant que force alternative de proposition, d’opposition et de changement, elle doit se donner les moyens.» Comment? « En définissant un cadre, avec des objectifs clairs, un but, une stratégie et un plan d’action. Mais après moult rencontres et quelques actions éparses, il nous est apparu clairement l’absence de volonté de certains partis de nous laisser progresser, sinon, comment comprendre qu’on passe plus de 6 mois pour savoir si les Haratine sont arabes ou non », s’interroge Samba Thiam dont le parti était préoccupé, affirme-t-il par la question de la cohabitation (passif humanitaire et esclavage) donc de l’unité nationale. « Nous nous attendions à un véritable changement, à une vraie refondation de la Mauritanie, alors que d’autres traînaient les pieds, hélas, », regrette le président des FPC.
Face aux « obstructions et blocages » nous empêchant d’avancer pour arriver à l’essentiel, le FPC décide quitter le navire : nous ne pouvons pas cautionner des agendas qui ne sont pas les nôtres, parce que nous avons aussi constaté que l’opposition n’arrive pas à offrir à l’opinion, une alternative crédible permettant de faire face à l’agenda du pouvoir.
Répondant à la question de savoir ce qu’entendent faire les FPC, après ce retrait, Samba Thiam, après avoir reconnu que la présence au sein du G8 offre certes, une certaine lisibilité, rappelle que son parti, en dépit du refus par les pouvoirs publics de le reconnaître, continue son petit bonhomme de chemin ; son image passe au sein de l’opinion, il recrute, rencontre les leaders d’opinion aussi bien de l’opposition que du pouvoir, les diplomates etc. Nous allons persévérer dans cette dynamique, précise Samba Thiam qui signale au passage, à propos de sa plainte contre le ministère de l’intérieur pendant devant la Cour Suprême, chaque fois que le dossier est programme, on le décale, nous n’y comprenons rien, sinon que nous avons raison.
Le deuxième point de la conférence de presse a porté sur l’annonce par la presse de la découverte d’un charnier dans les environs de Choum (Dakhlet Nouadhibou), avec 15 corps ligotés, et avec une balle dans la tête de chacun, le président des FPC invite la presse à mener les investigations pour éclairer l’opinion - elle ne doit pas avoir peur de mettre le doigt là où ça fait mal- à la société civile, aux organisations de défense des droits de l’homme, aussi bien nationales qu’internationales ( Amnesty international, YRW, la RADHO…) et les partenaires étrangers à exiger des investigations de la part du pouvoir. Sinon, craint le président Thiam, le gouvernement se hâtera, comme avec les fosses communes d’Inal, d’effacer, avec des bulldozers, toutes traces suspectes. Les patriotes et les honnêtes citoyens ne doivent pas accepter cela, tonne M. Thiam.
Le 3e point abordé par le président des FPC a trait au processus électoral qui est désormais lancé avec la campagne de réimplantation de l’UPR. Se fondant sur diverses informations concordantes rapportées par les citoyens, diffusées par la presse et les réseaux sociaux, portant sur la fraude, la corruption par l’achat des cartes, Samba Thiam pense que les élections prochaines ne seront pas transparentes, parce que les dés sont pipés. Le gouvernement fera ce qu’il veut de ce processus parce que l’opposition n’a pas réussi à s’imposer et à faire échec à l’agenda du pouvoir, conclut-il. Samba Thiam met en garde les citoyens contre la tentation par des produits alimentaires et quelques billets. En acceptant cela, ils laissent au pouvoir le soin d’user et d’abuser de leurs droits.