Notre organisation, les FLAM (Forces de libération des Africains de Mauritanie), commémore ses 35 ans. Son président saisit cette opportunité pour rappeler ce qui fut et continue d'être son but, sa raison d'être : l'avènement d'une Mauritanie démocratique, plurielle respectueuse des droits de l'homme. Cet objectif a pour condition la fin des politiques et des pratiques discriminatoires dont, à des degrés divers, les populations negro-africaines du pays sont victimes depuis plusieurs décennies et qui se sont aggravées au point de devenir systématiques. Monsieur MSB s'attache également à évoquer des faits marquants de l'actualité du pays. La célébration de nos 35 ans ne saurait ignorer le souvenir de nos martyrs qui ont donné leur vie pour que triomphe ce en quoi nous croyons. Oui, "la nuit sera longue mais le jour viendra et, avec lui, la liberté ".
Militantes et militants des FLAM
Sympathisants et sympathisantes
Chers compatriotes
Ce 35ème anniversaire des FLAM m’offre l’agréable occasion de m’adresser à l’ensemble des militants, sympathisants, à nos compatriotes, mais aussi à tous nos amis à travers le Monde.
Les FLAM, mouvement de libération nationale, poursuivent leur mission historique, qui est de mettre fin au système beydane et permettre l’avènement d’une Mauritanie fière de sa diversité, juste, démocratique et respectueuse des Droits fondamentaux de chaque Mauritanien.
Ce système d’exclusion des Noirs mauritaniens est le véritable mal de notre pays.
Nul ne conteste aujourd’hui la volonté manifeste du pouvoir beydane d’exclure les Noirs de tous les secteurs de la vie nationale. Tous les signaux sont au rouge : après le génocide physique par la déportation et les exécutions extra-judiciaires, le génocide biométrique continue à exclure les Mauritaniens noirs. Aujourd’hui, même les enfants noirs ne sont pas épargnés. Ils sont de facto marginalisés parce que rendus apatrides, comme leurs parents, privés de papiers d’état civil, ce qui leur ferme les portes de l’éducation, gage d’un avenir meilleur.
En tant que mouvement de libération nationale, nous ne pouvons que nous engager à utiliser tous les moyens adéquats conformes au droit international pour lutter contre l’oppression, le racisme et l’exclusion, érigés en mode de gouvernement.
Pour nous, l’échéance de 2019 n’a aucun intérêt car Il ne peut y avoir d’élections justes et transparentes dans la situation de notre pays sous la coupe d’un « rectificateur » qui fera tout pour rester au pouvoir directement ou indirectement par l’installation d’une marionnette à ses ordres.
Participer à ces élections, c’est crédibiliser ce vote gagné d’avance par le camp de Mohamed OULD Abdel Aziz.
Camarades, notre cher pays connaît une situation économique très grave.
La pauvreté gagne les couches les plus importantes de notre population, toutes ethnies confondues.
Le chômage, surtout des jeunes, est devenu endémique.
Les Négro-mauritaniens sont non seulement, expropriés de leurs terres ancestrales, mais subissent tous les jours, de la part de milices d’occupation qui se comportent comme dans un territoire conquis, des vexations et humiliations dans leurs propres zones de « survie ».
Le génocide biométrique, axe principal de la politique du système beydane, est devenu un moyen d’équilibrage en faveur de la composante arabo-berbère du pays : refus de recensement des déportés rentrés dans leur pays, refus de recensement des populations noirs alors que des papiers d’Etat-civil sont octroyés aux réfugiés touaregs et arabes du Mali, aux réfugiés syriens et à tous ceux qui ont une peau moins foncée.
Le Pays devrait s’atteler, toutes ethnies confondues, à travers la profusion de partis politiques, à panser nos maux, à travailler à un équilibrage ethnique au niveau sécuritaire des corps constitués (Armée, Douane, Garde, Gendarmerie, Police, …..), de l’Administration et dans tous les secteurs de la vie nationale.
Le passage obligé sera la volonté affichée d’apaiser les cœurs et les esprits par la prise en charge du règlement des conséquences du génocide des années 1987-1991, appelé pudiquement « passif humanitaire ». Car sans cette résolution, nous ne connaîtrons jamais la paix, ni la stabilité pour pouvoir nous atteler aux règlements des problèmes qui plombent l’avenir de ce Pays que nous aimons tous.
Je ne terminerai pas ce mot sans rendre hommage à nos Martyrs pour dire que les sacrifices qu’ils ont consentis resteront à jamais gravés dans la mémoire collective de notre peuple.
Camarades, La nuit sera longue, mais le jour viendra, et avec lui, la liberté.
Je vous souhaite un anniversaire combattant.
Mamadou Sidy BA
Président des Forces de Libération Africaine de Mauritanie (Flam)