Le Mouvement haratine El Hor a célébré, ce 5 mars, son 40e anniversaire. La cérémonie s’est déroulée, à la maison des jeunes en présence du gotha de cette importante composante sociale du pays et de beaucoup d’invités. Les militants et sympathisants sont venus de tous les quartiers de Nouakchott, essentiellement de la banlieue. La salle était archicomble.
Dans son discours prononcé à cette occasion, le président de ce Mouvement, le Syndicaliste Samory ould Beye a mis l’accent sur l’urgence pour les Haratine de fondre leurs forces dans une seule structure pour défendre leurs intérêts. En effet, après quarante ans de lutte contre la marginalisation des Haratine, la pression et le harcèlement qu’ils subissent, Ould Beye estime que le moment est venu pour qu’El Hor passe, à une seconde étape de sa lutte avec l’ensemble des cadres et notabilités Haratines soucieux de l’avenir de cette composante et de sa place dans le pays . Dans cette optique, il a réitéré l’initiative qu’il avait lancée l’an dernier et qui semble faire son petit bonhomme de chemin. L’objectif de cette initiative est de fédérer l’ensemble des cadres, notables, jeunes et femmes qui œuvrent à l’émancipation des Haratine. Pour faire face à leur « marginalisationgrandissante et à tous les niveaux et dans tous les secteurs, la voie de salut pour les Haratine, croit savoir Samory ould Beye passe nécessairement par l’unité de leurs forces très dispersées aujourdhui ». Il a pèle-mêle épinglé les agissements du système qui gouverne le pays depuis les indépendances, déploré l’injustice qui affecte les populations démunies, notamment les Haratine et les négro-africains. Et d’El Hor d’ajouter qu’en dépit d’un arsenal juridique adopté par les différents gouvernements, les pratiques abjectes de l’esclavage et de l’exclusion persistent dans le pays. Le pouvoir fait tout pour maintenir les Haratines dans la dépendance et la précarité, tonne OuldBeye.
« Notre initiative qui sera portée à la connaissance des mauritaniens n’est dirigée contre personne, nous ne voulons prendre la place de personne, mais nous n’acceptons pas qu’on nous prive de nos droits les plus élémentaires. Elle prône l’égalité et la justice entre les différentes composantes du pays ; pour la consolidation de l’unité nationale et la cohésion sociales, notre initiative se bat contre les injustices et la marginalisation des Noirs de ce pays », annonce Ould Beye.
Signalons que cette manifestation intervient quelques semaines après l’adoption par l’Assemblée Nationale d’une loi dite anti-discrimination, mais aussi au lendemain du renouvellement pour deux mois encore du placement sous contrôle judiciaire d’Ould Beye, accusé comme des sénateurs, des journalistes et des hommes d’affaires dans le dossier dit Boumamtou et consorts. Une manière de nous faire taire, dénonce le syndicaliste.
« Ambiguïté délibérée » : voilà comment Ehoud Barak, alors ministre de la Défense de l’entité sioniste, désignait, en 2010, la stratégie nucléaire de son gouvernement ; « une bonne politique, en entente totale avec les États-Unis », tenait-il, sibyllin, à préciser.