Le Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN-Palais des Congrès) a abrité dimanche soir une projection en avant première de « TIMBUKTU » le dernier film d’Abderahmane SIssako.
Cette manifestation culturelle s’est déroulée en présence du président Mohamed ould Abdel Aziz et des membres du gouvernement.
La projection a été suivie d’une conférence de presse du cinéaste, par ailleurs chargé de mission à la Présidence de la République.
La trame tragique de cette œuvre est une série de récits des crimes commis dans la ville malienne de Tombouctou (Nord) sous l’occupation des groupuscules terroristes alliés à Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI).
« Non loin de Tombouctou, tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, de sa fille Toya, et de Issian, son berger âgé de 12 ans.
En ville, les habitants subissent impuissants le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Finis la musique et les rires, les cigarettes et même le football.
Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux imposés rendent chaque jour des sentences absurdes et tragiques.
Kidane et les siens semblent un temps épargné par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour ou Kidane tue accidentellement Amadou, le pêcheur qui s’en est pris à GPS, sa vache préférée.
Il doit alors faire face aux nouvelles lois des occupants venus d’ailleurs » qui l’ont condamné à mort et exécuté.
Une autre histoire tragique racontée par le film se passe dans la localité d’Aguelok (Nord Mali) à travers la mise à mort par lapidation à coups de pierres, d’un couple d’amoureux dont le « crime » est d’avoir entretenu des relations sexuelles et conçu un enfant hors mariage.
Dans le contexte du sahel, ce film qui sera présenté par la Mauritanie aux oscars, comporte une véritable dimension géopolitique liée à la lutte contre le terrorisme et à l’affrontement entre un Islam modéré et tolérant pratiqué par les populations depuis des millénaires. Mais désormais combattue par une vision violente inspirée du wahabisme et venue de loin.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».