Les associations de presse dénoncent une censure du gouvernement. Les journaux ne paraissent plus depuis bientôt un mois en Mauritanie. La raison officielle ne convainc pas. Les acteurs des médias disent être bâillonnés.
Une pénurie de papier serait à l’origine de cette rupture de diffusion d’information, évoque-t-on à l’imprimerie nationale. L’imprimeur rencontre des difficultés financières, faute de quoi il ne peut importer du papier. L’accès à l’information, droit fondamental est ainsi menacé dans ce pays multiple lauréat du premier prix de la liberté de la presse parmi les Etats arabes selon RSF(Reporters Sans Frontière).
A la grande stupéfaction, et comme pour consacrer ce dicton qui dit que « le chien ne change pas sa façon de s’asseoir », aucun journal de la presse privée n’est paru depuis maintenant un mois en Mauritanie.
Cette situation qui prévaut dans ce pays membre de la francophonie inquiète. « C’est la crise la plus grave que nous vivons depuis trente ans » fait remarqué le président du Comité de suivi de la presse locale, Mamadou Sy.
Asphyxie ?
En effet, la presse mauritanienne est confrontée à plusieurs pressions depuis plusieurs décennies: arrestations sommaires de journalistes, saisies de parutions et autres. L’an dernier, le gouvernement a interdit les structures publiques d’acheter des espaces publicitaires dans la presse privée. Les journaux ont perdu d’énormes revenus. L’audiovisuel n’échappe pas non plus à des obstructions.
Quand survient cette affaire de pénurie de papier, certains y voient donc une entrave voilée au développement de la presse. « Cette pénurie de papier provoque un manque à gagner colossal. L’imprimerie nationale dépend de l’Etat, il n’en faut pas beaucoup plus à certains pour soupçonner que le gouvernement de bâillonner ainsi la presse », commente à son tour Moussa Samba Sy, président du Regroupement de la presse mauritanienne.
Les Mauritaniens sont alors contraints de s’informer via les médias étrangers et les seuls médias publics encore en activités sont critiqués pour un mutisme ou une passion pour la propagande. L’internet dans ce pays existe de nom.
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