Plusieurs thèses et allégations contradictoires circulent depuis quelques jours au sujet du sort de Mohamed Cheikh Ould M’Kheitir, un blogueur condamné à la peine capitale en janvier 2014 par une cour criminelle, dont la peine été ramenée à deux ans de prison ferme par la cour d’appel de Nouadhibou jeudi dernier, notent les observateurs à Nouakchott.
Ces rumeurs sont véhiculées dans un contexte marqué par des manifestations de rue, encadrées par la mouvance islamiste, violemment réprimées par les autorités, en signe de protestation contre l’annulation de la peine à l’encontre du jeune blogueur.
Les premières rumeurs soutenaient « le placement du jeune blogueur dans une caserne de gendarmerie de Nouakchott pour lui éviter la vindicte populaire ».
Mais des allégations persistantes affirmaient lundi et mardi «une exfiltration» sous bonne escorte de l’ancien condamné à mort, qui se serait ainsi retrouvé hors du territoire national.
Des allégations démenties à titre personnel et sur les réseaux sociaux par Ahmed Ould Bah, un conseiller du président de la République, qui affirme que « l’auteur des propos blasphématoires ne quittera pas la prison tant que la cour suprême –toutes chambres réunies –n’aura tranché pas au sujet de l’appel interjeté par le parquet ».
Interrogé sur toutes ces allégations contradictoires, maître Fatimata M’Baye, avocate de la défense, déclare à la PANA «n’avoir aucune idée de l’endroit où se trouve Mohamed Cheikh Ould M’Kheitir. Je l’ai vu pour la dernière fois jeudi après-midi, au moment du verdict de la cour d’appel de Nouadhibou. Nous avons tenté de lui rendre visite, mais l’autorisation nous a été refusée par les autorités pénitentiaires ».
Toutefois, maître M’Baye précise qu’en droit « son client ne peut plus être détenu, car la peine prononcée par la cour d’appel de Nouadhibou a expiré, et le pourvoi formulé par le parquet n’est pas un mandat de justice »
Au moment où plusieurs autres sources affirment que l’ex condamné à mort, dont les parents ont trouvé l’asile politique en France, se trouve désormais à Dakar
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.