Je me nomme KOFFI Krou Jonas, ivoirien né en 1984. J’ai été recruté à Nouakchott par la brasserie YES COLA le 15 décembre 2015 ; comme mécanicien industriel. C’est en février 2016 que la société m’a établi un contrat de travail avec pour salaire 140000Um (cent quarante mille ouguiya) par mois pour une durée de trois ans.
Par la suite, la société m’a repris le contrat de façon subtile ; n’ayant pas gardé de copie, du coup je n’ai plus mon contrat en ma possession ; tous mes efforts pour avoir une copie ont été vains.
Je travaillais plus de huit heures de temps par jour et même quand je rentrais à la maison ; j’étais rappelé aussitôt lorsqu’il survenait une panne ; et toutes ces heures supplémentaires n’étaient jamais payées sous prétexte que la société ne paye pas d’heures supplémentaires aux techniciens, vu que leur salaire était plus ou moins élevé.
Malheureusement un accident de travail est survenu le samedi 07 mai 2016 aux environs de 9h. Ce jour là, j’avais fini mon service à 06h du matin. Je fus rappelé par mon collègue GNAMIEN Kouamé Albert (recruté directement en Côte d’Ivoire par la société) pour l’aider à dépanner LE SOUFFLAGE (machine pour la confection des bouteilles) sous instruction du chef de personnel monsieur Hamed Lemine.
C’est pendant le dépannage qu’est survenu le malheureux accident de travail où j’ai perdu quatre(4) doigts de la main droite.
Pendant que j’ajustais le moule à l’intérieur de la machine, mon collègue Gnamien kouame Albert a actionné la machine sans mon avis. Celle-ci s’est refermée sur mes doigts. Il faut préciser que la machine fait environ 10 m de longueur donc la communication est obligatoire.
L’accident s’est produit en présence de monsieur Hamed Lemine (chef de personnel et responsable de production) ; monsieur Kouadio Benoit (responsable contrôle qualité) ; Hamed Mahmoud (technicien) ; Yacoub (journalier) qui était commis à la tâche d’operateur machine ce jour.
Je fus transporté d’urgence à l’hôpital général à 9H dans la voiture de monsieur Lemine et par les personnes citées ci-dessus. Des policiers présents ce jour là, ont fait le constat de cet accident de travail.
Après quelques heures d’attente, j’ai été finalement admis au bloc opératoire (vers 11H). Toutes les dépenses ont été prises en charge au sein de l’hôpital général par la société en présence du directeur général (Mohamed ould moctar).
Quatre jours après mon opération, j’ai eu des échanges avec le médecin et ma société, ensuite ma société et moi avions été reçus par le consul de la Côte d'ivoire en mauritanie (monsieur DIAGANA). Je fus autorisé à entrer en Côte d’ivoire pour la suite de mes soins avec un billet d’avion aller au frais de la société le jeudi 12 mai 2016 à bord de la compagnie de navigation mauritanienne. J’avais reçu une somme de deux cent mille CFA (200000 CFA) avant mon départ de la part de l’entreprise.
Une fois arrivé en Côte d’Ivoire, j’ai été admis au centre DON ORIONE qui est un centre privé situé à 60 km d’Abidjan pour la suite de mon traitement.
Durant mon traitement en Côte d’Ivoire, la société prenait mes nouvelles. Elle reversait mon salaire à madame Memel (ma tante à Nouakchott), ensuite la société m’a envoyé une somme de deux cent quatre vingt dix mille (290000CFA) pour régler une partie de mes frais médicaux qui s’élevaient à quatre cent trente trois mille (433000 CFA).
Après les quatre mois passés, j’ai commencé à soupçonner mon employeur de vouloir se débarrasser de moi, car chaque fois qu’on échangeait au téléphone, il me demandait de rester en Côte d’Ivoire. C’est à juste titre que j’ai interrompu mes soins en Côte d’Ivoire et décidé de revenir sans prévenir ma hiérarchie en Mauritanie pour plus d’éclaircissement.
Je suis revenu en Mauritanie le dimanche 11 septembre 2016 ; j’ai rencontré le chef du personnel le mercredi 14 septembre 2016 qui était mécontent de ma venue brusque ; ensuite le jeudi 15 septembre j’ai été reçu par le directeur général ; il a demandé que je reprenne le travail malgré les recommandations du médecin ivoirien à qui je lui ai fait part mes douleurs qui persistaient.
J’ai donc repris le travail malgré les douleurs persistantes. J’ai dû m’attacher les services d’un kinésithérapeute à la CLINIQUE KISSI et la facture de cent vingt mille ouguiya (120000um) a été payée par moi.
Malgré tous mes efforts, la hiérarchie me convoquait fréquemment me disant que mon rendement a baissé et que si je ne faisais pas plus d’effort, je serai purement et simplement renvoyé de l’usine.
Par la suite, les douleurs de ma main devenaient récurrentes et l’ongle de mon pouce repoussait, j’avais de plus en plus mal à tel point que je m’absentais par moment. J’ai dû faire recours à ma hiérarchie, mais elle dit qu’elle avait trop dépensé sur ma main donc elle ne pouvait plus m’assister financièrement
C’est ainsi que je suis allé à l’hôpital militaire pour sa renommée, et je fus reçu par le docteur Mahmoud Elhacen (prof ass, hospitalo-universitaire,chirugien orthopédiste traumatologue).
Après consultation, il m’a suggéré la reprise de l’opération car il a eu des erreurs qu’on devrait corriger, chose que j’ai approuvée.
L’opération a eu lieu le lundi 03juillet 2017 de 7h30 à 10heures à l’hôpital militaire de Nouakchott à mes propres frais.
A la suite de mon opération, j’ai eu un repos médical d’un (1) mois renouvelable et vu mon état de santé le médecin m’a délivré une expertise ; dont une copie adressée à mon employeur. C’est au vu de l’expertise que l’employeur m’a licencié abusivement et m’a obligé à signer l’indemnité de salaire.
Je n’ai reçu aucun droit, ni dédommagement ni intérêt.
Je suis handicapé sans emploi à ma charge deux (2) enfants et une femme dans un pays étranger ( la Mauritanie).
Je porte plainte contre l’entreprise pour abus de pouvoir contre ma personne, pour tous les préjudices causés à mon égard, pour le non respect de mes droits.
Dans l’espoir que vous accorderez une attention particulière à ma PLAINTE, Veuillez recevoir monsieur l’inspecteur mes salutations distinguées.