Des bandes terrorisent les populations
Ces jours-ci, trop de quartiers de notre capitale vivent une véritable psychose d’insécurité. Des groupes de délinquants sévissent, dans l’impunité la plus totale, malgré les patrouilles de gendarmerie et de la Garde qui sillonnent ces quartiers, dans un concert de sirènes qui apeurent les citoyens.
Au secteur 16 de Tarhil, il ya quelques jours, vers vingt-trois heures, un pompiste est attaqué par quatre malfaiteurs. Il leur oppose une vive résistance, avant de se voir maîtrisé et ligoté. « Où est l’argent de la recette ? » Le jeune homme refuse de cracher le morceau, on le torture, il tient bon, les coups de poignard pleuvent, mais voici que des passants accourent. Les bandits s’enfuient, dépités. Evacué à temps à l’hôpital, le jeune courageux héros est, grâce à Dieu, hors de danger. Dans la même zone, plusieurs agressions, cambriolages et vols ont eu lieu, au cours de la semaine écoulée. A quelque deux cents mètres d’un poste de contrôle de la Garde nationale !
Un épicier agressé et braqué
Une nuit de cette même semaine, alors que Nouakchott peinait sous la canicule estivale, le quartier poteau 13 d’Arafat paraissait calme. Vers deux heures du matin, Abdallahi venait de fermer les portes de son petit supermarché. Une audace assurée par la présence de deux véhicules de la gendarmerie qui patrouillent, la nuit, dans le quartier. Le boutiquier installe son vieux matelas et sa moustiquaire comme à son habitude, quand il dort en plein air. Il s’endort paisiblement.
Mais le voilà bientôt brusquement réveillé par un groupe de quatre gaillards qui l’entourent. L’un d’eux lui met un poignard au cou. « Un seul mouvement et tu es mort ! Passe-nous les clefs ! » Effrayé, le pauvre homme s’exécute sans hésiter. Les bandits ouvrent les portes de la boutique et la dévalisent. Puis ils passent l’épicier à tabac, avant de prendre la poudre d’escampette .Le lendemain, Abdallahi se rend au commissariat d’Arafat 3, pour y déposer plainte, sans suites, jusqu’à présent. Curieusement, cette recrudescence des activités criminelles ne touche que les quartiers sous responsabilité de la Garde et de la gendarmerie.
Profession : marabout
Dans une maison du vieux quartier d’El Mina, non loin du terminus d’Arafat, des hommes jouent aux cartes. Un autre de taille moyenne se démène dans la concession, chapelet toujours en main. Il accueille les visiteurs et les reçoit, parfois, en tête-à-tête. Les couples, il les emmène dans une de ses chambres privées. Il leur tient compagnie une ou deux minutes, avant de les laisser passer un moment seuls. Sa propre chambre est remplie de talismans et de vieux manuscrits. Des femmes viennent le consulter, à prix fort, tandis que d’autres se contentent de ses dons d’entremetteur sexuel. S.D. se charge, en effet, d’organiser rencontres et parties fines, contre la moitié de la somme perçue. Si la clientèle est variée, on y voit, cependant, de hauts responsables et hommes d’affaires. Consultations « maraboutiques » ou… érotiques ? La police, qui n’est pas dupe, elle, effectue régulièrement des descentes chez S.D. mais il est, à l’ordinaire, relâché, le plus souvent, dans l’heure, voire le quart d’heure, qui suit…
Mosy