Des centaines de jeunes membres de clubs de deuxième division et académies de Nouakchott ont organisé, le jeudi 4 septembre, une marche de protestation à l’encontre de la FFRIM. De l’Assemblée nationale à la présidence de la République, les marcheurs ont scandé, sous la houlette de l’Amicale de deuxième division, des slogans de remerciements au Chef de l’Etat, suite à la fondation d’un département ministériel en charge de la Jeunesse et des Sports, d’avoir donné plus de « considération au développement des activités de la jeunesse et de sport, en mettant en place un cadre approprié ».
Mais, au-delà des politesses, les protestataires protestaient. Ils exigent la « dissolution de la FFRIM », coupable, à leurs yeux, d’avoir failli à sa mission et, surtout, « taillé, sur mesures, des textes excluant une frange importante de sportifs, afin de perpétuer le règne de l’équipe actuelle ». Et de demander, dans la foulée, le rétablissement du collège électoral issu des précédents textes bafoués, lors de la dernière assemblée générale, ainsi que celui de la subvention annuelle accordée, par le gouvernement, aux clubs de première et deuxième division. Subvention allouée, ces deux dernières années, au paiement du sélectionneur national, suite à une décision du bureau fédéral, jugée « illégale » par l’Amicale.
Les contestataires ont, par ailleurs, évoqué l’état déplorable des infrastructures, dans les stades des neuf moughataas de Nouakchott, alors que l’équipe fédérale s’est attelée à l’édification d’un nouveau siège, sorte d’éléphant blanc, pour des footballeurs dépourvus d’aires de jeu. L’investissement financier (600 000 dollars) du nouveau siège aurait pu servi au déploiement de tapis ou de tartan, dans les stades de la capitale et des régions (Kaédi, Sélibaby, Zouérate, Kiffa et Rosso) disposant de clubs évoluant en première division. Et à donner un nouveau visage à la compétition nationale, sur le plan régional. Les marcheurs espèrent l’aménagement d’infrastructures viables, dans les différents départements de Nouakchott inondés, lors des dernières averses.
A leur arrivée à la présidence de la République, les marcheurs ont tenu un rassemblement au cours duquel les dirigeants de l’Amicale se sont relayés pour expliquer et détailler les points suscités, avant d’être reçus par le chargé de mission à la Présidence, Abdallahi Ould Ahmed Damou. Après de longues discussions et la réception de leurs doléances, le chargé de mission les a priés de se rendre auprès du wali de Nouakchott. Enfin, quelle ne fut la surprise des dirigeants et des jeunes sportifs de voir venir, à leur rencontre, madame Houleymata Sao, la nouvelle ministre de la Jeunesse et des Sports, sortant du Conseil des ministres. Après explication avec les dirigeants de l’Amicale, la ministre, souhaitant mieux être édifiée sur les différents points, leur a accordé une audience, dimanche, afin d’approfondir la réflexion sur les points en suspens.
Pour une première, l’Amicale a réussi à mobiliser un maximum de sportifs voué à la cause Ouverture, enfin, de l’horizon, après une longue période de disette ? Dans leur guerre ouverte contre la FFRIM, les dirigeants de la deuxième division vont-ils réussir à rallier à leur cause les hautes autorités de l’Etat ? Affaire à suivre de près.