Le collectif des avocats de la défense de l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda, annonce avoir rencontré le procureur de la République près le tribunal de Nouakchott Ouest, pour l’interpeller sur la nécessité de respecter les droits de ce dernier fixés par les règles du Code de Procédure Pénal (CPP) et les engagements internationaux du pays, dans une déclaration rendue publique samedi.
Le collectif des avocats de la défense signale avoir rappelé au procureur que Mohamed Ould Ghadda est en état d’arrestation depuis le 10 août 2017, «son délai légal de garde à vue a largement expiré, sans qu’il ne soit libéré ni qu’il comparaisse devant un juge comme l’impose la loi » et invité le magistrat « à faire cesser cette situation ».
Le procureur a répondu « souscrire totalement aux principes et règles de droit rappelés par les membres du collectif, mais par rapport aux 2 questions ponctuellement posées par les avocats, ses réponses sont restées particulièrement évasives ».
Le collectif dénonce par la suite « la situation de disparition forcée dont a été victime le sénateur Mohamed Ould Ghadda, en violation non seulement de l’immunité que consacre en son article 50 la constitution mauritanienne en faveur des membres du parlement, mais aussi en violation des règles de procédure applicables à tout citoyen.
Il constate "avec consternation que le sénateur est soumis à un interrogatoire roulant de la gendarmerie aux différents services de police-et que sa garde à vue ou ce qui en tient lieu, -se prolonge indéfiniment".
Mohamed Ould Ghadda fait l’objet d’une enquête pour « crimes!transfrontaliers » de nature « à troubler l’ordre et la sécurité publique » dans le cadre d’une affaire qui impliquerait d’autres personnalités mauritaniennes vivant hors du pays.
Cet ancien membre du sénateur était le chef de file de la fronde contre le référendum visant la suppression de l’ex chambre haute du parlement mauritanien, organisé le 05 août dernier.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.