Au Hodh Elgharbi, le taux global de participation au referendum du 5 aout a atteint les 62% avec tout de même une première : Kobenni, cet immense réservoir électoral se trouve en queue de peloton (57%) après Aioun (61%) et Tamchekett (63%) . Le plus bas taux de participation (44%) a été enregistré au niveau de la commune d’Aioun.
Ce jour-là , les cadres et les politiques, qui ont accueilli le président en grande pompe et organisé des soirées artistiques et ambiancées, ont montré leurs limites. Il est vrai que la plupart d’entre eux a disparu de l’arène après l’accueil présidentiel.
Le très faible taux d’affluence au niveau de la commune d’Aioun a contraint une équipe de la TV mauritanienne à se déplacer vers Dweyrarepour filmer des électeurs en file d’attente devant un bureau de vote avant d’envoyer les images colportées pour …….le journal télévisé et au delà pour la consommation.
A Kobeni où le taux de participation est paradoxalement le plus faible de la Wilaya alors qu’ons’attendait au contraire surtout après l’audience accordée à la va-vite par Aziz à l’un des fils de Mohamedou Ould Cheikh Hamahoullah à Aioun lors de son périple de campagne. Selon ses connaisseurs, le Marabout n’a pas déployé sa lourde artillerie comme il a l’habitude de le faire dans les consultations électorales. Ce manque d’engouement et/ou d’engagement de la chefferie Hamallite et des fidèles de cette confrérie s’est traduit sur le résultat du vote pas très réconfortant. Il est la conséquence de la brouille qui parasite encore les relations entre le marabout de Nioro et le locataire du palais brun de Nouakchott.
Mesurant le risque encouru si rien n’est fait d’ici la clôture du scrutin, des orientations à peine voilées venant de là haut ont circulé, sollicitant des présidents de bureaux à faciliter les opérations de vote. Comprendra qui pourra. Tous les moyens étaient bons pour booster la participation. Vers dix-sept heures, des électeurs ont voté avec trop de largesse. Et du coup……de fil, le taux a galopé.
Côté préparation et organisation du scrutin, la CENI a montré ses limites pour ne pas dire ses carences. Elle a rapidement cédé à la pression du directoire de campagne guidé par les taupes de l’UPR pas très sûrs deux dans une opération de chasse à la sorcière. Ces champions de l’amalgame et de la combine ont embarqué avec eux les plus naïfs et sont parvenus à remplacer les indésirables sur la liste des présidents et membres de bureaux. Ils les ont remplacés par des notables et des commerçants maniables et corvéables à merci. La nouvelle s’est vite répandue comme une trainée de poudre et ce remue-ménage n’a pas fait long feu, suscitant un tollé de protestations dont l’onde de choc a atteint l’autorité administrative. La CENI reviendra finalement sur sa décision prise sous la contrainte.
Apres la proclamation provisoire des résultats, le coordinateur régional de la campagne s’est réuni avec son staff, des élus, des cadres et des notables. S’adressant à l’assistance, Me Brahim Ould Daddah a remercié l’ensemble des acteurs sur le travail accompli avant de se placer dans l’après 2019 tenant des propos alanguissants sur l’avenir gazier du pays et ses perspectives économiques prometteuses. Une manière à peine voilée de plaider pour le changement dans la continuité……
Moustapha Béchir
Cp Hodhs