C’est une question qui taraude aujourd’hui nombre d’observateurs. En effet, le très bouillant président de l’UPR, Sidi Mohamed Ould Maham, ancien chef de bataillon des parlementaires frondeurs contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi et en même temps président de la haute Cour de justice, serait-il en train de perdre la confiance du président Ould Abdel Aziz? Et pour cause, l’homme qui a eu le courage, non seulement de réclamer un 3e mandat pour son mentor mais aussi de le comparer presque au bon Dieu, à Boutilimit aurait, semble-t-il, dépassé les limites de l'acceptable. Les observateurs ont dû remarquer sa disparition des écrans de la tournée présidentielle, entamée par Rosso, capitale du Trarza. D’habitude, il précédait le président dans ses étapes et le saluait à sa descente de son hélicoptère. Cette fois-ci, il a brillé par son absence partout, même à Atar son fief. Que s’est-il passé alors ? Motus et bouche cousue. Ce qu’on sait par contre, c’est que son parti a été marginalisé, d’ailleurs comme toujours dans la gestion de la campagne du référendum. Il y a certainement anguille sous roche. Le président ne serait pas content de lui, disent certains de ses détracteurs.
Réputé proche de l’actuel PM, Ould Hademine avec lequel il forme un tandem contre l’ancien premier ministre Ould Mohamed Laghdhaf, il fait partie des faucons du système qui a pris le pouvoir en 2008 ; il a été nommé ministre porte-parole du gouvernement en 2014 avant d’être débarqué et envoyé ensuite à la tête de l’UPR, que l’on traitait de moribond.
Aujourd’hui, après avoir débarqué Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, l’un de ses premiers lieutenants et fidèles, Ould Abdel Aziz serait sur le point de le réhabiliter. On annonce son arrivée prochaine à la tête de l’UPR. On raconte que Boydiel Ould Houmeid, président d'El Wiam, ne serait pas étranger à ce retour. L’homme aurait dit à Ould Abdel Aziz toute la confiance et l’honnêteté d’Ould Mohamed Laghdhaf, qualifié par certains leaders de l’opposition dite radicale de « pondéré ». Boydiel aurait dit au président que seul Ould Mohamed Laghdhaf travaille à la crédibilité du discours présidentiel, les autres font tout pour le discréditer en contredisant ses propos et engagements devant le peuple.
Une chose est certaine, en tout cas, Ould Mohamed Laghdhaf a laissé une bonne impression à la tête de l’exécutif et même au sein de l’opinion. Ceux qui ont eu à le rencontrer n’ont pas manqué de l’apprécier. Il fait partie du cercle très réduit des colombes du régime. L’homme que son rival du terrain, Ould Hademine voue aux gémonies n’a jamais créé de vagues ou de remous avec ses adversaires ou concurrents pendant son passage à la primature. Ould Abdel Aziz apprécie-t-il ce genre d’homme ? Rien n'est moins sûr.
« Ambiguïté délibérée » : voilà comment Ehoud Barak, alors ministre de la Défense de l’entité sioniste, désignait, en 2010, la stratégie nucléaire de son gouvernement ; « une bonne politique, en entente totale avec les États-Unis », tenait-il, sibyllin, à préciser.