La police a violemment dispersé une manifestation de jeunes opposés à un projet de révision constitutionnelle qui sera soumis à référendum le 05 août prochain, organisée à Nouakchott, a constaté jeudi après-midi l'envoyé spécial du Calame. Plusieurs blessés ont été enregistrés dans les rangs des manifestants, selon les organisateurs. Ces jeunes entendent ainsi témoigner de leur soutien au sénateur Mohamed Ould Ghadda, principal animateur d’une fronde de la haute chambre du parlement contre un projet de révision constitutionnel initié par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
La Mauritanie vit depuis vendredi dernier une campagne dans la perspective de ce référendum. Toutefois, celle-ci n’est ouverte qu’aux partisans du « Oui » ou du « Non ».
Ainsi, la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), formée début juillet, qui prône le boycott et annonce une journée « pays mort » à la date prévue pour le scrutin, n’est pas autorisée à battrecampagne.
Deux manifestations organisées jeudi après dans 2 communes de Nouakchott ont été violemment dispersées par la police, avec un bilan de plusieurs blessés parmi lesquels quelques responsables de la mouvance.
Ce projet de révision constitutionnelle se réfère à l’article 38 de la loi fondamentale du pays, une disposition contestée par l’opposition qui rappelle que la procédure de révision de la charte du pays est réglée par le chapitre 11, notamment les articles 99, 100 et 101.
Ce projet de révision constitutionnelle propose la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, la modification des symboles nationaux (hymne et drapeau) et la fusion d’un certain nombre d’institutions.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.