Géographiquement, la localité de Nioula, avec un sol argilo-fertile, se situe à environ 8 km au Nord-Est de Rosso-ville. Cette localité est aussi connue sous le vocable « Keur-N’diack » pour ceux qui connaissent bien cet endroit, un terme souvent utilisé par nos frères et voisins, les habitants de Garack.
Niouguer qui arrose toute l’année cette localité prend sa source à partir d’un bras issu du fleuve Sénégal et qui passe par Tounguen et Garack.
Historiquement, cette localité fut autrefois occupée par une population vivant d’agriculture (culture de mil, de Novembre à Juin après la décrue), et pratiquant de temps à autres l’élevage.
Jadis, et pendant la crue du fleuve, cette population nomadisait tantôt vers l’Est, tantôt vers l’Ouest (pour principalement la culture du « Diéri » : Arachides, blé, etc…).
Les dernières années de sècheresse, et où la culture d’antan fut abandonnée, une partie de la population de cette localité s’est définitivement fixée dans la localité jouxtant celle-ci, à peine située à 1 km.
Par manque d’encadrement assisté et de moyens, cette population n’ayant de richesses que celles provenant de l’agriculture (abandonnée) d’une part, ou de l’élevage (bétail entièrement décimé) d’autre part, devait chercher d’autres activités pouvant lui assurer une survie.
Mais, en dehors de quelques petits travaux maraichers auxquels une partie de la population reste toujours attachée, la population féminine s’oriente vers la campagne d’abattage de riz organisée annuellement une ou deux fois dans les périmètres rizicoles proches, voire souvent éloignés de la localité.
Une opération manuelle sans rendement appréciable et tout de même assez difficile pour une population qui, pour des périmètres éloignés de la localité, immigre, laissant derrière elle les membres d’une famille presque sans revenu, sinon avec un revenu faible durant la période de la campagne.
Les hommes, par contre, qui ne représentent d’ailleurs que le tiers (1/3) de la population active d’une localité comprenant au moins dix (10) familles et dont la moyenne d’âge peut se situer entre 25 et 30 ans, sont souvent dans le gardiennage des périmètres irrigués.
Mais, ce qui retient particulièrement mon attention, c’est que Nioula ou « Keur-Ndiack », cette terre d’adoption qui nous a tout donné, manque cruellement d’infrastructures de base.
L’approvisionnement actuel en eau « potable soi-disant» se fait à des moments à partir des eaux stagnantes tout au long de l’année.
Des eaux, d’ailleurs envahies par des herbes sauvages, et qui risqueraient dans un avenir proche d’être polluées et porter atteinte à la santé de la population de cette localité.
Les attentes et confiances placées en nous étant grandes, nous devons nous engager envers cette localité par la mise en œuvre d’une série d’actions visant à valoriser l’environnement dans lequel se trouve cette population qui continue à souffrir.
Nous devons aussi nous engager en mettant en exergue un ensemble de priorités. Parmi ces priorités, nous pouvons citer ce que nous pourrions appeler le volet « Perspectives d’avenir proche » dans lequel nous pourrions inclure l’étude et la réalisation d’un forage, la mise en place d’une coopérative agricole et l’encouragement à l’élevage de caprins et de bovins, etc.
Toutefois, cette action ne saurait être d’une portée significative sans le concours attendu et espéré de tous les fils de cette localité de manière spécifique et des bonnes volontés pour l’appui qu’ils peuvent fournir aussi bien pour les populations de cette localité, qu’aux autres communautés et à la Mauritanie, en général.
Avec le souci de nous mettre davantage au service du citoyen pour lui assurer son bien-être, et suite aux engagements pris, nous devons concentrer tous nos efforts autour de ces objectifs qui pourraient assurer un avenir meilleur à cette population.
Haimeda Ould Magha
Notable de la ville de Rosso
Tel : 46309795/47511073