La défense du sénateur Mohamed Ould Ghadda, placé en détention depuis vendredi dernier à la prison de Rosso (localité située à 200 kilomètres au Sud de Nouakchott) suite à un accident de la route à l’origine de la mort de 2 personnes, réfute les arguments du Parquet Général justifiant cette mesure, et livre ce qu’elle considère comme les véritables motifs de l’incarcération de cet élu, qui sont d’ordre politique. L’arrestation de Mohamed Ould Ghadda "contrairement aux déclarations du Parquet Général, est illégale, car elle viole l’article 50 de la. constitution, qui dispose que la détention ou la poursuite d’un membre du parlement est suspendue si l’assemblée dont il fait partie, le requiert.
La suspension prévue par cette disposition n’est pas soumise à la fin de la session ou à une autre condition."
Par ailleurs, la défense du sénateur rappelle que « l’usage dans les tribunaux mauritaniens en cas d’accident, est la garantie du droit des victimes et l’exigence de la Diya (prix du sang) en cas de décès.
Dès l’instant ou lesdits droits sont respectés et cette Diya payée, aucune poursuite n’est engagée contre l’auteur de l’accident ».
Présentant les véritables motifs de l’emprisonnement de Mohamed Ould Ghadda, la défense évoque sa qualité de sénateur, membre de l’institution parlementaire qui a rejeté un projet de révision constitutionnelle. C’est aussi le président d’une commission parlementaire d’enquête portant sur la passation illégale des marchés publics.
"Celui qui est poursuivi, c’est l’homme qui réclame une enquête sur «la vente » de Senoussi (ancien patron des services secrets libyens sous le règne de Mouammar El Kadhafi) et qui exige la publication de
la déclaration de patrimoine du président de la République."