Le sénateur Mohamed Ould Ghadde a été écroué ce lundi 15 mai, à la prison de Rosso suite sa comparution devant le procureur de la République de Rosso. Chef de file informel de la fronde des sénateurs contre le projet de réformes constitutionnelles défendu par le pouvoir, Mohamed Ould Ghadde avait été arrêté jeudi, à la suite d'un dramatique accident, sur la route de Rosso, qui a entraîné la mort de deux personnes, dont un enfant.
Le sénateur, farouchement opposé au projet de réformes constitutionnelles proposées par le pouvoir de Nouakchott et très actif dans le combat pour leur rejet, avait été placé en garde à vue par la gendarmerie «sur ordre venu d’en haut» à la suite de ce dramatique accident de circulation. En tentant d’éviter des animaux en divagation, la voiture d’Ould Ghadde avait heurté de plein fouet une femme et un enfant sur la route Nouakchott/Rosso, les tuant sur le coup et blessant gravement une autre.
Après son interpellation, les gendarmes ont procédé au retrait des téléphones cellulaires du sénateur à son isolement. Il a été finalement déféré ce lundi à la prison de Rosso, dans le sud du pays. Une détention condamnée par la presse et la classe politique qui avaient déploré "la violation de son immunité". Son conseil, Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, parle quant à lui, « d’un règlement de compte politique». Dans une déclaration à la presse, Me Bouhoubeyni a estimé que « les ayants droit des victimes n’ayant pas porté plainte, « l’usage, en cas d’absence de plainte, est de libérer l’auteur de l’accident avec condition de l’engagement d’une tierce personne qui se porte garante ».
« Ould Ghadde dont la voiture est assurée, qui ne fait l’objet d’aucune plainte, qui jouit de l’immunité parlementaire, devait être libéré», a-t-il soutenu. Mais la justice, sans doute sous les bottes de l'exécutif, en a décidé autrement.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !