« Osons reconnaitre l’existence, dans notre pays, de discriminations raciales et sociales pour nous engager dans le nécessaire changement, salvateur"
Le 8e congrès des forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) s’est ouvert ce vendredi 29 août au à son siège de Sebkha. Le coup d'envoi des travaux a été donné par le président du mouvement M. Samba Thiam , en présence de plus d’une centaine de délégués et des présidents de Tawassoul, Mohamed Jemil Mansour, la délégation du MPR dirigée par Bâ Amadou Alpha, permanent du parti, du PLEIJ, Bâ Mamadou Alassane, du parti des Verts, de l’Arc-en ciel, Balas, d’une délégation d’APP conduite par son secrétaire général, Ladji Traoré et de nombreux militants et sympathisants du mouvement.
Dans son discours d’ouverture, le président des FLAM, après avoir d’abord remercié les délégués et invités au premier congrès de Nouakchott, et demandé une minute de silence pour les martyrs du mouvement, est revenu sur les raisons qui ont conduit le mouvement à rentrer en Mauritanie, après un exil de 23 ans, pour continuer le combat auprès des forces politique de l’intérieur. «Nous sommes revenus pour contribuer à l’édification d’une Mauritanie juste et égalitaire », a dit en substance M Thiam. Dans ce cadre, le président du mouvement a rencontré les acteurs politiques de la place, à commencer par le président de la République et chancelleries étrangères pour expliquer le vison des FLAM, « longtemps diabolisées ».
Samba Thiam a ensuite dressé le diagnostic de la situation politique du pays, dominée par un racisme d’Etat, caractérisée par l’«exclusion systématique, à tous les niveaux, dans tous les domaines de la vie politique, économique, culturelle, sécuritaire…. des négros africains et des harratines ». "On ne peut construire ou bâtir un pays, instaurer une démocratie dans ces conditions", a fait remarquer Samba Thiam. Pour le président des FLAM, « la Mauritanie est malade de sa cohabitation », et, il faut avoir le courage de le dire afin d’extirper ce mal endémique. Et justement, pour régler le problème de cohabitation, les FLAM préconisent l’«autonomie » qui, précise-t-il, ne signifie pas «séparation contrairement à ce que les extrémistes et autres ennemis du Mouvement s’évertuent à accréditer », mais « demeure un projet de réorganisation territoriale et administrative, plus adaptée à notre réalité socioculturelle, ethnique et tribale, sans plus ! Elle se fonde sur des critères objectifs, naturels, plus à même de réduire les tensions ethniques récurrentes et favoriser la cohésion sociale. »
Durant deux jours, les congressistes venus de France, des Etats-Unis et de l’intérieur du pays vont débattre principalement de la mutation du Mouvement né à Nouakchott en 1984.
Rappelons que le ce congrès, initialement prévu à l’hôtel Chinguity Palace, a été frappé d’interdiction par le Hakem de Tevragh-Zeina, d’ailleurs aperçu ce matin dans la zone où les forces de l’ordre avaient pris position avant de s’éclipser, aussitôt après la fin de la cérémonie d’ouverture.
Il faut signaler aussi que notre confrère, Ahmed Bettar, webmaster du site Rapide Info a été retenu par les gardes pendant quelques heures, ratant ainsi la cérémonie d’ouverture.