Le ministère de l’équipement et des transports, a décidé, il y a quelques jours déjà, de mettre de l’ordre dans le secteur du transport terrestre, urbain et interurbain, où la pagaille a fini de s’installer. Treize mesures pour lutter contre les mauvaises pratiques qui minent le secteur. Cela va du stationnement abusif aux vitres teintées, en passant par la conduite sans permis, les véhicules sans feux de signalisation, l’usage du téléphone au volant, le mésusage de la ceinture de sécurité, le problème des couleurs, les mauvaises manières de doubler, l’absence de casque pour les motards… Ces négligences causent, comme on le sait, de nombreux accidents et des pertes humaines. En somme, il s’agit de faire respecter scrupuleusement le code de la route. Un vaste chantier qui exige un fort engagement, tant de la direction du transport terrestre que des forces de sécurité chargées de l’application stricte des règlements. D’ailleurs, celle-ci ramassent quotidiennement, depuis quelques temps, des dizaines de véhicules mal garés qu’elles parquent du côté de la zone militaire de Sebkha. Les propriétaires sont réputés devoir s’acquitter de fortes amendes avant de récupérer leurs mécaniques.
Invité à Radio Mauritanie, dans une émission en langue pulaar, le directeur du transport terrestre, Mohamed Mahmoud Demba Bâ, invite les conducteurs à s’adapter et à changer de mentalité, pour préserver les usagers, leurs engins et les piétons. L’Etat a construit des routes, amélioré, tant se faire que peut, celles qui existent déjà, il revient alors aux conducteurs de jouer leur partition, afin de fluidifier la circulation et, partant, éviter les pertes humaines aussi cruelles qu’inutiles, recommande le directeur du transport terrestre. Et M. Bâ d’indiquer que des amendes, échelonnées de 6000 à 20000 UM, ont été instituées, avec possibilité, même, de rétention du véhicule, voire retrait de permis… « C’est une volonté politique du gouvernement », prévient-il, « pour éradiquer le fléau de la mauvaise conduite, et la Direction du transport veillera à son application, à compter du 1er mai 2017 ». A bon entendeur, salut… Le ministère a d’ailleurs entrepris, depuis quelques jours, une campagne de sensibilisation, aussi bien à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays.
Il s’agit certes là d’une mesure salvatrice. Pour les conducteurs d’abord, les usagers et les piétons, ensuite, mais le département saura-t-il, pourra-t-il la mettre en œuvre ? Les Mauritaniens sont rebelles à l’ordre et d’autant plus laxistes que certains réussissent toujours à contourner les textes. Soit parce qu’ils sont puissants, soit parce qu’ils sont des hommes de tenue. Les forces de l’ordre sont également faibles devant les femmes. On le voit chaque jour, sur nos routes. On se rappelle que, sous le magistère d’Ahmed Hamza à la CUN, celle-ci avait enclenché, en collaboration avec le ministère de l’Equipement et des transports, une campagne de mise en ordre de la circulation, avec des licences, immatriculations des taxis et leur ligne d’exploitation. En vain. Ce sont souvent ceux qui ont conçu ces mesures qui, les premiers, les torpillent. L’interventionnisme risque fort de venir à bout de l’initiative de Mohamed Mahmoud Demba Bâ, si utile, pourtant, et indispensable à tous.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !