L’enquête sur la mort mystérieuse de deux hommes piétine
La semaine passée, au, un chamelier découvre deux cadavres en décomposition prés de la localité de Lowjav (Hodh Ech-Chargui) à une vingtaine de kilomètres de l’antique Walata. Informée, la brigade de gendarmerie dépêche aussitôt des agents pour faire le constat et ouvrir une enquête. Les deux cadavres n’ont pas tardé à être identifiés. Il s’agit de deux frères, Abdallahi ould Bouka et Mohamed Salem ould Bouka, riches éleveurs de la zone. Les corps ne portent aucune blessure visible ni de traces de saignement. La gendarmerie interroge des dizaines de personnes aux environs, sans parvenir à recueillir le moindre indice. L’hypothèse de la soif est vite écartée, du fait de la présence, toute proche, d’un point d’eau. Serpent venimeux ? Aucune trace de morsure… Certains évoquent l’empoisonnement mais rien ne le peut confirmer, pour le moment. La gendarmerie suit la piste de l’étranglement, au cours d’une embuscade organisée contre les deux frères. Mais les habitants de la zone sont unanimes à dire que les défunts n’ont jamais eu de problèmes avec quiconque. « Nous ne leur connaissons aucun ennemi », répète-t-on partout. Crime crapuleux ? On ne sait même pas ce que les victimes tenaient par devers elles, au moment de leur mort…
On se souvient d’un autre meurtre, dans cette même région, en 1973, qui passa quelques années avant d’être élucidé. Un riche commerçant, originaire du nord du pays, fut décapité, aux environs d’Aweïnat Zbel, par des bandits qui expédièrent sa dépouille au fond d’un puits abandonné. Plusieurs sous-officiers de la gendarmerie se succédèrent, en vain, à l’enquête. Deux ans plus tard, le maréchal de logis Ndiaye Daouda, de Boghé, en fut alors chargé, par le chef d’état-major en personne. L’habile enquêteur se déguisa en berger cherchant du bétail égaré, parcourut ainsi l’Awker, à dos de chameau, durant un mois et découvrit le pot aux roses. Les coupables furent arrêtés peu après, déférés et écroués.
Clôture de l’enquête sur l’explosion de Riyad
Il y a quelques jours, vers dix-huit heures, le quartier « Carrefour Bamako » du PK 12 de Riyad est secoué par une violente explosion. Des témoins déclarent, à la police accourue, avoir aperçu, de loin, près du marché Demba, un jeune homme qui semblait manipuler un morceau de fer. Juste avant la déflagration. Le bras droit du jeune homme est projeté à plus de cinquante mètres de là et le reste de son corps réduit en lambeaux. Un passant est légèrement blessé à la tête. C’est la psychose générale, dans un torrent d’hypothèses les plus folles. Et chacun d’évoquer la fameuse opération salafiste avortée, en 2011, à deux kilomètres du même quartier…
Un peu plus tard, la police fait évacuer les lieux envahis par une énorme foule de curieux, les autorités établissent le constat et une équipe technique du Génie militaire commence à collecter les débris de l’explosion. Le jeune défunt est identifié le jour même. Il s’agit de Meïloud ould Salem, né en 1997. Orphelin de père, il vivait chez son oncle paternel M’aitigu et travaillait comme charretier. Un quart d’heure à peine avant sa mort, il en était encore à siroter le thé avec ses amis. « J’ai fait une bonne affaire », leur disait-il, « il faut que j’aille écouler ma marchandise avant la nuit ! »
Fouillant le sac resté sur la charrette du défunt, les experts du Génie y découvrent une grenade offensive. C’est certainement une de même type qui a explosé lorsque le malheureux s’est mis en tête de la manipuler. Car c’est bien l’hypothèse d’un accident qui semble tenir la route. L’enquête de la police a en effet permis d’établir que le défunt partait, presque chaque jour, avec un groupe d’amis, pour ramasser de la vieille ferraille, non loin du port de l’Amitié, avant de la revendre aux garagistes et aux soudeurs. Il aurait ainsi ramassé ces objets oblongs dont il ne connaissait pas l’usage et espérait en tirer bon profit. Les deux grenades offensives datent de quelques dizaines d’années, ont conclu les experts militaires. Elles ont probablement été oubliées, lors de manœuvres militaires dans la zone, il y a longtemps. Quant au blessé, il a été évacué à l’hôpital militaire. Après quelques soins, il a pu rentrer chez lui. Plus de peur que de mal, donc, en ce qui le concerne.
Une bande armée de fusils coffrée
La semaine dernière, une jeune étudiante qui revenait de la cité universitaire, sur l’axe Nouadhibou, est kidnappée par trois voyous circulant à bord d’une voiture aux verres fumés. Ils la battent et la violent, tour à tour, avant de l’abandonner dans un coin désert… Un couple qui humait l’air frais, dans la même zone, a également fait les frais de cette bande sauvage armée de fusils. Ils les ont battus, délestés de tout et ont même pris leur véhicule… Le Commissariat spécial de la police judiciaire ouvre une enquête qui ne tarde à porter fruits, l’expérience et l’intelligence de ce qu’il reste de l’ancienne BRB, naguère dirigée par Didi, font merveille… Deux jours plus tard, trois récidivistes bien connus sont coffrés et embarqués au CSPJ : Mohidine Chérif, un des lieutenants du fameux Govinda ; Hamdi, un ancien du GSSR radié pour délinquance et Abdou « Gosse ». Au cours de leur audition, ils reconnaissent les faits qui leurs sont reprochés. Ils seront déférés ultérieurement, mais on craint que ces fils de personnalités influentes ne soient vite relâchés par la justice, comme trop souvent en pareils cas.
Mosy