Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) ont décidé de maintenir la tenue de leur congrès, les 29 et 30 août, cette fois-ci à Sebkha, en dépit de son interdiction par les autorités. L’annonce en a été faîte par Samba Thiam, président des FLAM, lors d’une conférence de presse tenue, jeudi 28 août, à midi dans les locaux du mouvement, en réaction à la décision préfectorale.
C’est mercredi soir, que le préfet de TevraghZeina par arrêté 700485, en date du 27 août, a notifié aux dirigeants du mouvement l’interdiction de leur congrès qui « pourtant, quelques jours avant, avait reçu le feu vert de l’autorité départementale de tenir notre manifestation», s’étonne Samba Thiam.
Cet arrêté dont le Calame a reçu une copie justifie cette décision par la non-reconnaissance officielle du mouvement. Pour Samba Thiam, la seule raison qui vaille c’est que « nous sommes des négro-africains, on voit tous les jours, les Beidanes et les Harratines organiser, sans aucune forme de procès, leurs différentes manifestations.»
Face à cette décision incompréhensible, le président des FLAM a exprimé, sous des tonnerres d’applaudissements, la détermination de son mouvement à tenir, vaille que vaille son congrès dans son siège de Sebkha». Et Thiam d’indiquer : « nous n’avons pas peur de la prison et nous sommes prêts à y retourner, nous avons connu le tristement bagne de Oualata et d’exil 23 ans pénible".
Auparavant, le président des FLAM avait rappelé les raisons qui ont conduit son mouvement à rentrer au bercail en septembre 2013. « Nous avions dit à l’époque que nous étions revenus porteur du rameau d’olivier. Nous sommes revenus pour contribuer à l’édification d’une Mauritanie où tous, jouissent des mêmes droits, ont les mêmes devoirs. Nous sommes revenus pour quitter l’illégalité et aller vers la légalité.»Poursuivant son propos, le leader des FLAM ajoute : « nous avions dit que notre opposition à Aziz n’était pas une opposition crypto personnelle, que nous sommes une opposition hors système, une opposition responsable qui salue les bonnes actions, mais qui n’hésitera pas à dénoncer les mauvaises.»
Mais hélas, regrette Samba Thiam, « le pouvoir a adopté, à l’endroit des FLAM une politique de fuite en avant. Pire, il perpétue les pratiques que nous dénoncions et qui nous ont valu l’exil forcé de 23 ans». Et le président des FLAM d’énoncer ces pratiques qui vont de l’ « enrôlement ségrégationniste », de la création des écoles supérieures spécialisées (l’école Polytechnique, Prytanée militaire, l’école des Mines, faculté de médecine). Si Samba Thiam reconnaît l’importance de ces grandes écoles pour le pays, il regrette qu’elles ne soient pas accessibles aux négro- mauritaniens et aux Harratines. Et de citer pour exemple le cas de l’école nationale d’administration, de la magistrature et du journalisme (ENAMJ) qui vient de sortir une promotion 296 dont seulement 23 négro- mauritaniens.
Le président des FLAM a enfin évoqué, pour étayer son propos les péripéties de la mystérieuse disparition du berger maure aux abords de la commune de Niabina. Et Samba Thiam de s’interroger : « Comment, dans une République normale, une tribu peut se permettre de venir assiéger tout un village, plusieurs jours durant, intimider, menacer et arrêter des gens parce que tout simplement son fils a disparu à côté et que son chameau y a été trouvé? » Voilà les pratiques que nous dénonçons et que nous avons toujours dénoncées et que nous continuerons à pourfendre.
Rappelons que les FLAM comptaient tenir leur 8e congrès, dans les locaux d’un hôtel, situé à la Médina III et relevant de la commune de Tevragh Zeïna.