Le lycée de Boghé a abrité, du 26 au 28 Mars 2017, la 2e édition du Festival du Livre, initié par Bocar Baïdy Dia, secrétaire général de la commune d’Aleg, diplômé en littérature. Placé sous le Haut patronage de madame Bâ Fatimata Mamadou, conseillère du ministre de l’Education nationale, la manifestation est parrainée par la World Vision, les auberges Abdoulaye Mouna Sarr et Hawo Mokhtar Bâ, la commune d’Aleg et l’Institut français qui a mis à disposition une quantité importante de livres.
Cette édition, organisée sous le thème « L’écriture féminine comme symbole d’émancipation de la femme africaine » était dédiée à l’écrivaine sénégalaise Mariama Bâ, auteur du célèbre roman « Une si longue lettre », paru en 1979, qui relate l’ambition féministe africaine. Sa fille, Mame Coumba Ndiaye, elle-même écrivain, a fait le déplacement pour prendre part au festival.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence du hakem mouçaïd de Boghé, du 1er adjoint au maire de Boghé, Lam Aliou, du directeur du lycée, Mohamed Lemine ould Teguedy, de l’adjudant-chef de police, représentant le commissaire, de l’adjudant de la Garde, Lemrabott ould Ekweïry, du chef de l’ADP World Vision, Abou Sow et d’Abdallahi Sarr.
Après la lecture de quelques versets du Saint Coran et le mot d’ouverture du hakem mouçaïd, le 1er adjoint a exprimé, « au nom du maire et du Conseil municipal de la commune, sa joie de prendre part à cette cérémonie, d’abord en tant qu’ancien élève et ancien professeur de cet établissement », avant de souligner que « l’écriture est un des fondamentaux du savoir » et de rappeler, au public, qu’il a lui-même lu le roman de Mariama Bâ.
Quant au directeur du lycée de Boghé, il a d’abord « souhaité la bienvenue aux participants », avant de présenter son établissement, fondé en 1965, et qui compte, au titre de l’année scolaire en cours, 1050 élèves dont 535 du 1er cycle et 515 du second cycle, répartis en 15 sections. Monsieur Teguedy n’a manqué de souligner quelques problèmes qui handicapent le bon fonctionnement du lycée, comme l’absence de clôture de la cour, la vétusté des locaux, leur sous-équipement, insistant sur la nécessité de réhabiliter les sanitaires et de rouvrir la salle informatique.
Quant au responsable de la bibliothèque du lycée, Ibrahima Sylla, il a souligné que le roman « Une si longue lettre » y est bien présent. Il a déploré, non seulement, « le manque d’intérêt des pouvoirs publics aux bibliothèques et à la lecture scolaires mais, aussi, le manque de promotion des écrivains mauritaniens, comme Oumar Bâ, Habib Mahfoudh, Abderrahmane Ngaïdé, Sall Djibril Zakaria, Djibril Hamet Ly, Ousmane Moussa Diagana, entre autres » avant de lancer un cri d’alarme : « La bibliothèque du LB qui regorge de classiques littéraires est dans un état de dégradation avancée et doit être sauvée ! ». Dia Mamadou Amadou, dit Paul, a rappelé, pour sa part, que « le livre est la mémoire vivante ; la lecture, l’élément-clé de tout enseignement, selon les pédagogues ». Il a plaidé pour la réouverture des Maisons du Livre, plus connues en leur appellation arabe, « Dar El Kitab », sous l’ère Ould Taya, et pour la fondation d’une université agro-sylvo-pastorale à Boghé.
Enfin Mame Coumba Ndiaye a présenté, aux participants, la biographie de sa mère Mariama Bâ qui fut institutrice sortante de l’Ecole Normale de Rufisque et militante de plusieurs associations féministes. Elle a demandé à l’assistance de lire la Fatiha sur son âme. Signalons, enfin, que des communications concernant la culture ont été présentées, par d’éminents conférenciers dont Ahmed Tidjane Daouda qui a évoqué le droit des femmes, du point de vue religieux.
Brahim ould Ely Salem
Cp. Brakna