Le syndicaliste Samory Ould Beye a été prié par un officier de police de répondre à une convocation du commissariat de police de Tevragh Zeina. Il prenait part aux travaux d’un atelier sur les techniques de dénonciation et d’interpellations et l’esclavage que la confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) organise, avec l’appui de la coopération espagnole (AECID), depuis, le mardi 26 août, à l’hôtel Chinguity Place, a indiqué au Calame, une source de la centrale syndicale.
Contacté par nos soins, le secrétaire général de la CLTM, par ailleurs président du conseil national du parti El Moustaqbel et du Mouvement El Hor raconte sa mésaventure : « un officier de police du commissariat de Tevragh Zeina est venu me voir en plein travaux de notre atelier pour me dire de le suivre au commissariat où je suis convoqué. A la question de savoir pourquoi cette convocation, il m’a dit que des explications me seraient données par le commissaire. Arrivé au commissariat où j’ai trouvé le gérant de l’hôtel, le commissaire me fit savoir que nous n’avons pas respecté les procédures qui régissent les manifestations publiques. J’ai rétorqué que c’est n’est pas pour la première fois que nous organisons des réunions syndicales et politiques et qu’on nous a jamais fait ce reproche et que dans tous les cas, l’affaire est réglée avec le gérant de l’hôtel qui abrite la manifestation. Après quoi, on me mena auprès d’un autre commissaire qui se trouvait chez le Hakem. Là, j’ai reçu les mêmes reproches et ai apporté les mêmes réponses que j’ai données au commissariat, devant le Hakem. Après cette séance d’explication, on me sortit du bureau pour faire entrer le gérant de l’hôtel. J’avoue que j’ignore la teneur de sa discussion avec les deux hommes. Toujours est-il,qu'on nous laissé partir libres et on est reparti à l’hôtel. »
Pour sSamory Ould Beye, son interpellation serait liée au succès de la manifestation qu’organise la CLTM qui a vu, assis à ses côtés, les grands défenseurs des droits de l’homme, les pourfendeurs des pratiques esclavagistes en Mauritanie, Boubacar Ould Messaoud, président de SOS – Esclave, Aminetou Mint Moctar, président de Association des femmes chefs de familles (AFCF). Pour le secrétaire général de la CLTM, le pouvoir, par les explications qu’on nous a fournies, redoute, à mon avis, un front que pourraient lancer ces organisations qui luttent contre l’esclavage en Mauritanie.
Le congrès de la CLTM, organisé au profit des cadres et représentants régionaux de l’organisation sera clôturé demain, vers 14 heures.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».