Le COllectif des VIctimes de la REpression militaires des années 89 /92 (COVIRE), dirigée par Sy Abou Bocar, a célébré, le 25 Mars, la journée de réconciliation en Mauritanie. Cette date commémore la Prière de Kaédi, effectuée par le président Mohamed ould Abdel Aziz, en 2009, prière à travers laquelle il reconnut les exactions perpétrées, entre 1989 et 1992, contre la communauté négro-mauritanienne, par la soldatesque d’Ould Taya, président, à l’époque, de la République Islamique de Mauritanie. La cérémonie s’est déroulée au siège du collectif, près de l’hôtel Ikrama. S’y sont retrouvées les différentes composantes du COVIRE et des délégations du Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire (CDHAH) et de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
Dans son discours de circonstance, Sy Abou Bocar a dressé le bilan des acquis de son organisation : indemnisations forfaitaires et octroi de terrains, aux veuves des victimes militaires et rescapés militaires non réintégrés, pensions de retraite, réintégration des fonctionnaires non atteints par la limite d’âge… « C’est un grand pas », s’est félicité le président du COVIRE, tout en énumérant tout ce qu’il reste à faire et ce n’est pas peu, notamment : épauler les rescapés, accompagner les orphelins, soutenir les veuves, briser l’isolement et la solitude des déportés et rapatriés non-encadrés par l’accord tripartite Mauritanie-HCR-Sénégal.
Après avoir indiqué, à l’endroit des ONG nationales et internationales, que « COVIRE est une entité soudée, forte de nombreux mandats », Sy a réitéré l’engagement de son organisation à travailler, avec les pouvoirs publics, pour le règlement définitif et global du passif humanitaire. « Il y va de l’intérêt de la Mauritanie, de son unité et de sa cohésion sociale. C’est pourquoi COVIRE refuse-t-il d’être instrumentalisé », a-t-il insisté, non sans déplorer les lenteurs dans le traitement des dossiers, par certaines administrations. Et de conclure en invitant la « dissidence » à regagner rapidement la maison COVIRE, « dans l’intérêt des victimes, en général, et de tout le peuple mauritanien, en particulier. Signalons que COVIRE est actuellement divisé en deux entités : celle que préside Sy Abou Bocar et celle pilotée par Kane Mamadou Al Housseynou. Chacune se déclare plus représentative que l’autre. Une division tout à l’avantage de l’Etat qui ne traite qu’avec la première. L’aile de Kane Mamadou Al Housseynou est qualifiée de « radicale » et trop « exigeante » par le pouvoir. Une situation qui témoigne de la vivacité, encore, de la plaie mais qui porte surtout préjudice aux victimes.