Les fonctionnaires et agents de l’État, victimes des événements des années 89/90 ne sont toujours pas au bout de leur peine. Et pour cause, les nombreux obstacles que leur poserait la direction de la formation et du recrutement pour leur réintégration ou leur retraite.
Selon des victimes ayant joint le Calame, le dernier obstacle est cette fois-ci lié à l’incapacité d’un agent chargé du dossier des retraites de produire des arrêtés conformes à la législation en vigueur. L’agent en question, chargé de préparer les arrêtés mettant les victimes, soit à la retraite, soit les intégrant à la fonction publique mélangerait tout. Il peine à harmoniser les textes écrits en arabe et en en français, ne fait pas de différence entre nouveaux et anciens indices des fonctionnaires et agents de l’État, déplorent nos interlocuteurs qui, par conséquent peuvent se retrouver avec plusieurs rejets au niveau de la direction de législation et/ou du budget. Les textes rejetés par la direction de la législation sont toujours couverts de ratures en rouge. C’est la preuve que l’envoyeur est incapable de s’acquitter de sa mission. Les va et vient peuvent durer des semaines voire des mois. Face à cette situation, « les agents de ces deux directions nous viennent parfois en aide pour préparer nos projets d’arrêtés ou nous orienter». A défaut, il faut se rabattre vers les secrétariats publics pour confectionner leurs textes, indique une victime qui dénonce, non seulement l’ « incompétence » de l’agent de la direction de la fonction publique chargé du dossier, mais aussi et surtout son « manque de volonté dans l’accomplissement de sa mission ». Et d’ajouter: c’est d’ailleurs au niveau de cette direction que tous les dossiers venus de Tadaamoun se perdent. On nous jette toujours à la figure que la direction n’a pas reçu lesdits dossiers.
Rappelons qu’après l’indemnisation, le fonctionnaire ou agent peut être réintégré ou admis à faire valoir ses droits à la retraite. Dans ce dernier cas, il doit confectionner un dossier et le déposer à la direction de la fonction publique et du recrutement qui prépare un projet d’arrêté (fiche de circulation). Ce dossier passe par la direction de la législation, celle du budget, du contrôle financier, revient à la direction de la fonction publique, puis repart au ministère délégué chargé du budget et revient à la fonction publique pour validation. C’est un parcours du combattant pour les intéressés dont certains n’ont même pas de quoi assurer leur transport pour courir les bureaux.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !