Cette dame a fait le pari de consacrer sa lutte pour la cause négro mauritanienne. Depuis 2011, son cheval de bataille est de dénoncer les conditions d'enrôlement des mauritaniens installés en Europe avec l'exigence de la carte de séjour comme critère de recensement. Critère discriminatoire qui laisse en rade une grande majorité de citoyens mauritaniens. On la croise toujours dans les manifestations parisiennes, les sit in organisés tous les jeudis à l'Ambassade de Mauritanie en France par la diaspora mauritanienne, les conférences. Avec la diaspora et OTMF (Organisation des Travailleurs Mauritaniens en France), elle a rencontré d'abord le Présidents mauritanien et son Ambassadeur à Paris pour discuter des modalités de retrait de la carte de séjour, des personnalités politiques françaises, des membres d'Associations de droits de l'Homme en France et en Europe, des membres de la commission européenne à Bruxelles pour les sensibiliser sur les problèmes rencontrés par les mauritaniens pour l'enrôlement. Eh oui, pour ceux qui sont étonnés par tout ce parcours de combattant. La diaspora, avec Ousmane SAO à sa tête, aime bien bien rappeler dans ses communiqués que: "Le droit ne s'octroie pas en Mauritanie, il s'arrache". Le pouvoir mauritanien ne s'est pas réveillé après 2 ans pour enlever la carte de séjour à cause de nos "beaux yeux". Il a subi d'abord beaucoup de pressions de la part de la diaspora. Le député Maire UMP DU 16EME Arrondissement Claude GOASGUEN avait promis de saisir l'Assemblée nationale française sur le problème du recensement car ses administrés se sont plaint du tapage hebdomadaire de la diaspora devant l'Ambassade situé dans le 16eme:  ils en ont marre et ils n'ont plus de vie. En un moment donné, ils ont signé une pétition pour le transfert de notre Ambassade dans un autre arrondissement.

 

Première victoire
Aujourd'hui,  la diaspora et OTMF (Organisation des travailleurs mauritaniens en France) ont obtenu une première victoire avec le retrait de la carte de séjour pour l'enrôlement des mauritaniens de France. Avec ce retrait, ma pensée est allée vers le  mauritanien qui vivait en France pendant des années et qui n'a pas pu renouveler son titre de séjour à cause du cynisme de l'ancien ambassadeur, BRAHIM OULD KHLIL, qui avait envoyé une note aux Prefectures françaises les informant que les anciens passeports mauritaniens non biométriques, même en cours de validité ne sont plus valables. Ce mauritanien ne s'étant pas enrôlé ne pouvait pas prétendre à un passeport biométrique et donc, n'a pas pu renouveler son titre de séjour. Ayant perdu son titre de séjour et par conséquent, son emploi, la seule solution qui lui restait est de rentrer au pays. Il est rentré dans son village en Mauritanie où il est décédé (mort de chagrin certainement) peu de temps après. Sa mort a été publiée dans la presse mauritanienne.

Le retrait de la carte de séjour appelle une vigilance extrême car on n'est pas à l'abri d'autres surprises. On se méfie toujours quand le pouvoir mauritanien cède sous la pression. Comme un compatriote, je propose que la diaspora réadapte sa stratégie par rapport à la nouvelle donne car le bruit court que des ressortissants proches du nouvel Ambassadeur ont mis en place un bureau pour permettre aux mauritaniens désirant s'enrôler de leur fournir leur dossier moyennant des frais de 29€ par dossier. On ne sait pas encore si l'Ambassadeur est au courant ou si c'est une volonté manifeste d'un certain groupe à se faire de l'argent sur le dos des mauritaniens. Toujours est il que la diaspora s'est préparée à toute éventualité de récupération de leur trophée. Cette diaspora doit mettre en place une cellule qui ne s'occupe que de l'enrôlement des mauritaniens en Europe et que toute personne isolée rencontrant des difficultés puisse s'adresser à cette cellule joignable au téléphone. Le meilleur serait que l'Ambassadeur propose à la diaspora et OTMF de déléguer un de leur représentant à l'Ambassade qui siègera à la commission de recensement. Ainsi, il réinstaurera la confiance longtemps perdue et effacera le passage de son prédécesseur, Brahim Ould KHLIL, qui n'a eu d'autre mérite que d'avoir plonger la chancellerie dans un dénuement total et d'avoir créer des tensions entre la chancellerie et la communauté négro mauritanienne en France. En faisant un petit tour du côté de notre Ambassade, j'ai pu constaté un changement quant à l'aménagement de la salle de reception et de l'accessibilité du bureau d'enrôlement sans accros avec le personnel.

 A travers Mariame KANE, la diaspora mérite le prix Nobel de la paix pour cet investissement depuis 3 ans pour la défense du "droit à la vie" de la communauté négro mauritanienne. Il faut que cette diaspora soit encore plus soutenue car elle est apolitique. Elle est constituée par tous les mauritaniens épris de justice. Ce groupe est une poignée d'une dizaine de personnes qui ont réussi à faire plier le pouvoir par sa force de frappe: sit in, occupations pacifiques de l'Ambassade, lobbyings auprès des organisations des droits de l'homme , des personnalités du monde politique, etc. Cela prouve que ce n'est pas le nombre de participants qui fait la réussite d'un combat mais c'est la stratégie, la qualité, l'endurance et la détermination des gens qui composent le groupe.
Félicitations à la diaspora

Source: Bayel DIOP