« La question foncière constitue un enjeu majeur », a estimé Sarr Mamadou, président du FONADH, à l’entame d’un atelier de formation sur l’ordonnance 83-127 du 5 Juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale et les directives volontaires de la FAO sur le foncier. La question se pose, en zones rurales, avec une forte acuité, compte-tenu des enjeux de production qui défavorisent les paysans pourtant nantis de droits légitimes sur ces terres, au profit des grands aménagements.
L’atelier s’inscrivait dans le partenariat stratégique entre OXFAM, le réseau des femmes parlementaires mauritaniennes, l’Alliance Citoyenne, le Club des Jeunes Journalistes et le réseau des
organisations de la Société civile sur la sécurité alimentaire, pour fonder, a expliqué Dedeou Yahya, directeur-pays OXFAM en Mauritanie, une convergence autour de la sécurisation des terres agricoles et pastorales des populations vulnérables et du droit des femmes à l’accès et au contrôle de la terre.
« Notre rencontre », précisait Dedeou, « constitue un premier jalon de ce partenariat stratégique qui doit nous permettre, en tant qu’acteurs de changements, d’accompagner les efforts du gouvernement mauritanien pour la promotion de la citoyenneté des populations et de la bonne gouvernance foncière ».
« Les femmes », renchérit Sarr, « constituent la principale force productrice sur le terrain. Elles devront, donc, s’approprier ces outils et développer un plaidoyer ». Les opportunités d’accompagnements sont de mises, avec le soutien des partenaires, mais, aussi, la mise sur pied d’un comité ministériel en charge des questions foncières. Les femmes rurales mauritaniennes ont pu jauger l’importance que pourrait revêtir la refonte du dispositif réglementaire de base, applicable au foncier en Mauritanie. C’est autour du REPAM, de ROSA, du CCJ et de l’AC qu’elles se sont réunies pour aspirer à jouer un rôle significatif dans le processus de révision de ladite loi, afin que soit intégré le droit direct des femmes à la propriété foncière, à l’eau, aux semences et au pouvoir de décision de l’usage des terres. Dans notre sous-région, les femmes rurales font, généralement, face à des défis de taille : obtenir l’équité, dans l’accès à la terre ; la sécurité de leur exploitation et de leurs investissements ; la protection et la durabilité de leurs droits fonciers. Cette situation a conduit des organisations paysannes, en particulier féminines, à entreprendre, dans tous les continents, avec l’appui technique et institutionnel d’autres acteurs engagés dans le domaine, des initiatives citoyennes pour revendiquer les droits des femmes, à l’accès et au contrôle de la terre.
Le réseau des femmes parlementaires mauritaniennes, devra s’appuyer, a informé l’une de ses représentantes, sur la dynamique en cours, en initiant, incessamment, une caravane de sensibilisation sur le terrain. Enfin, les textes relatifs au foncier en Mauritanie ont été revisités par Ba Amadou, consultant foncier, tout comme les textes subséquents, le code pastoral et le cadre procédural, notamment les procédures d’obtention du titre foncier et les titres fonciers-mères.