Le ministre de l’Education nationale a lancé, vendredi 3 Février 2017, le mouvement de quelques directeurs régionaux de son département, vers diverses wilayas : Adrar, Assaba, Guidimakha, Hodh Ech-Chargui, Nouakchott-Ouest et Tagant. Comme d’habitude, beaucoup de considérations très subjectives ont prévalu pour attribuer ces postes dont certains, comme la DREN du Hodh Ech-Chargui, sont particulièrement convoités. Celui-ci a finalement échu à Mohamed Sedente que beaucoup considèrent comme un des meilleurs inspecteurs de l’enseignement fondamental du pays. Un choix compréhensible, encourageant même, puisque, de l’avis général, c’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Par contre, l’envoi de l’inspecteur Dah ould Didiye, au Guidimakha, suscite quelques interrogations. Un incontestable recul, dans la carrière de cet homme rompu aux rouages du ministère de l’Education, pour y avoir servi à tous les échelons, d’instituteur à directeur des examens et de l’évaluation, en passant par inspecteur puis directeur de l’Enseignement fondamental. Certes, c’est un secret de Polichinelle qu’entre cet inspecteur et l’ancien ministre de l’éducation Bâ Ousmane, actuel ambassadeur de Mauritanie en Gambie, rien n’a jamais marché. De là à penser que cette incompréhension n’est pas pour rien dans cette « promotion » à senteur d’humiliation, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir. Si tel est le cas, il faudra beaucoup d’habileté, au nouveau DREN du Guidimakha, pour réaliser un bon travail, sans trop laisser de plumes, dans la wilaya de son ancien ministre avec lequel il ne s’entendait, disons, « pas trop ».
L’autre très grande surprise est le choix du professeur placé à la DREN d’une aussi importante wilaya que celle de l’Assaba. Parmi les critères théoriques pour postuler au poste de directeur régional de l’Education, figure une expérience notoire en tant que chef de service au ministère, inspecteur départemental, directeur des études ou directeur d’un établissement d’enseignement secondaire. Or, le nouveau DREN de l’Assaba n’a jamais été rien de cela. Jusqu’à Septembre 2014, date à laquelle le ministère battit le rappel des enseignants « hors-circuit », le nouveau DREN travaillait à l’agence Tadamoun. Remis à la disposition de son ministère de tutelle, il n’a jamais répondu aux nombreuses convocations que la direction des Ressources humaines lui a adressées, ce qui lui valut une suspension, jusqu’au jour de sa nomination comme DREN de l’Assaba. Etonnant, tout de même. Mais pas trop, quand on sait que ledit promu est très proche parent d’un très puissant général de brigade de l’armée de la République Islamique de Mauritanie. Qui ? Allez savoir...
Pour procéder à ces affectations, le ministère de l’Education a attendu plusieurs mois avant de se décider. Entre temps, des fonctionnaires, comme l’ancien directeur de l’Enseignement fondamental ou le directeur régional de Nouakchott-Nord, à la retraite depuis Octobre 2016, ont continué (parfois à contrecœur) à faire marcher les affaires courantes, en attendant leur remplacement. Cette lenteur administrative serait due aux nombreuses pressions que subit le département, pour faire placer tel ou tel en telle ou telle direction. Plusieurs inspections départementales restent, depuis plusieurs mois, également en mal de direction, le ministère se révélant incapable de trancher entre les diverses interférences de personnalités civiles et militaires, en faveur de tel ou tel postulant. Preuves, s’il était encore besoin, que les vieilles pratiques qui ont mis, à genoux, le MEN, ont encore de beaux jours devant elles.