Plus de 15.000 familles du département de Kaédi (Sud de la Mauritanie) sont dans une situation d’insécurité alimentaire du fait de l’absence d’une campagne agricole pour les périmètres PPGI et PPGII, qui devait démarrer au mois de septembre/octobre 2016, selon une révélation faite dimanche au cours d’une conférence de presse, par des paysans et des responsables de développement.
Ces deux périmètres « qui couvrent plus de 3000 hectares, constituent l’unique source de revenus de la majorité des populations du département » et leur non exploitation « expose celle-ci à l’insécurité alimentaire », explique Ba Aliou Coulibaly, responsable au sein de plusieurs réseaux d’ONG.
Cette absence de campagne 2016 devrait affecter à la fois les hommes et le cheptel dans une zone agro-silvo-pastorale par excellence. « Les autorités locales avancent l’argument du non paiement des redevances pour justifier la non organisation de la campagne agricole », selon M. Niang Samba Diwi, responsable régional au sein des organisations paysannes.
Au-delà du défaut de campagne agricole en 2016, les comités de gestion des périmètres évoquent des causes structurelles pour expliquer "une situation de crise récurrente liée en grande partie à la baisse de production dans les périmètres PPGI et PPGII. Le non respect des calendriers culturaux. La spéculation autour des intrants agricoles, l’absence cruciale de matériel agricole nécessaire à la préparation des sols et l’absence d’encadrement technique des paysans imputable au manque de professionnalisme des autorités de la Société Nationale de Développement Rurale (SONADER)".
Par rapport à la crise actuelle, les responsables des comités de gestion affirment pourtant que « plus de 80% des redevances ont été recouvertes. Mais la Caisse de Dépôt et de Développement (CDD-publique), a exigé le règlement total de toutes les dettes avant le démarrage de toute campagne, privant ainsi le pays d’une production de 15.000 tonnes de riz paddy, en dépit de tous les aléas ».
Cela dans le contexte d’une Mauritanie traînant un déficit céréalier chronique, qui importe plus de 60% de ses besoins alimentaires.
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