Dans le contexte d’une troisième vague de démocratisation qui déferle sur l’Afrique, d’un retour au pluralisme démocratique, de transitions arrachées, on constate un rôle croissant de Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, dans le règlement des conflits en Afrique.
Mandaté par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao), avec le président de Guinée Conakry, Alpha Condé, il vient de négocier - dans la dernière ligne droite - l’accord qui a abouti au départ du pouvoir et à l'exil de Yahya Jammeh.
L’opinion publique nationale et internationale prend acte de la diplomatie active du Président et de ses bons offices destinés à régler les crises régionales et sous régionales.
Mais le prestige de ce magistère pacificateur sera diminué s’il ne s’étend pas aux crises internes qui secouent la Mauritanie. Le pacificateur continental saura-t-il être le rassembleur national ? Le Président médiateur africain saura-t-il être le Président conciliateur mauritanien, capable de préparer sa propre transition, et d’offrir l’espace politique nécessaire à un processus électoral pacifique et crédible, y compris en respectant la Constitution.
La diplomatie de la paix du Président traduit-elle un engagement politique et moral ou n’est-elle que la recherche d’un prestige diplomatique et politique personnel ?