Des journalistes, imams et des acteurs de la société civile ont appelé, ce mercredi 25 janvier, lors d’un atelier d’information des médias sur le projet de loi antitabac, organisé par l’AMALUTS, à une adoption rapide par le parlement mauritanien d’une législation anti-tabac et en faveur de la préservation de la santé.
La présidente de l’AMALUTS (Association Mauritanienne de Lutte contre la Tuberculose, le Tabac et le SIDA), Dr Sinna Bolly n’a pas manqué de constater un «triste et cruel paradoxe » en affirmant que le tabac est la seule substance qui tue la moitié de ses consommateurs prématurément, et demeure pourtant le seul produit toxique légalisé, non sans souligner que "le tabagisme constitue un réel problème de santé publique". Selon Dr Sinna, les chiffres frisent malheureusement la terrible réalité estimant que le taux de prévalence reste très élevé chez les jeunes mauritaniens.
La mobilisation contre le tabagisme est donc, selon la présidente de l’AMALUTS, l’affaire de tous certes, mais doit nécessairement passer par l’adoption d’une législation complète. Sinon, le combat est voué d’avance à l’échec. Depuis Septembre 2012, le projet de loi a été adopté par le gouvernement, il est resté sans effet exécutoire.
Loin d’être échaudée par ce blocage, l’AMALUTS a entamé un plaidoyer au sein de l’hémicycle pour pousser les parlementaires à influer conséquemment pour une adoption de cette loi. Ce qui a abouti à la création en décembre 2015 d’un groupe parlementaire chargé de défendre la proposition de loi.
Mme Bolly a sollicité le soutien des médias pour une adoption rapide d’une législation antitabac. Le président de l’Association des Journalistes Antitabac (AJAT), Abdallahi Ould Zoubeïr a indiqué que les professionnels de la communication projettent de "faire de l’adoption de ce projet de loi par le parlement une question d’utilité publique afin de préserver la santé des générations présentes et futures et pour que nous puissions disposer d’une forte loi pour appliquer les clauses."
Il s’est dit convaincu que les productions des journalistes aideront à une meilleure prise de conscience des décideurs quant à la nécessité de préserver la santé des jeunes générations contre l’usage du tabac.
Relativement au niveau du blocage de ce projet de loi, le vice-président du groupe parlementaire anti-tabac, Camara Aly Guéladio a révélé que ledit projet avait été programmé pour discussion lors d’une plénière par la commission de la santé et des affaires sociales.
Entretemps, le département de la santé a demandé la suspension de la discussion. C’est ainsi qu’il a été retiré de l’agenda du parlement. Y–avait-t-il des coquilles ? Ou bien, le contexte politique de l’époque ne s’y prête-il pas ? Mystère et boule de gomme.
Camara Aly Guéladio insiste sur la mise en place d’une grande stratégie de mobilisation des organisations de la société civile pour inciter les autorités à une adoption d’une loi antitabac qui devra encadrer l’utilisation du tabac au sein des places publiques, de la prohibition de la publicité.
Pour rappel, il s’agissait à travers cet atelier de sensibiliser le public sur l'intérêt de la mise en place de législations qui contribuent à lutter contre le tabagisme surtout que les études soulignent que le taux de prévalence dans les rangs des jeunes est très élevé, ce qui requiert davantage d'efforts dans ce domaine.La présidente de l'Association, Mme Sina Bolly a précisé que l'objectif de cette rencontre est de faire connaître le danger que représente le tabac pour l'homme, la société et l'économie mais aussi sur la santé publique, rappelant que faire face à ce fléau est l'affaire de tous.
Clôturant la rencontre, Dr Sinna Bolly a invité toutes les parties, chacune à partir de sa position, à déployer les efforts nécessaires pour faire adopter une législation qui limite les dangers du tabagisme, remerciant au passage tous ceux qui ont contribué à l'organisation de cet atelier, en particulier les partenaires.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !