Agir pour éviter qu'une situation de crise politique ne dégénère en conflit armé est une bonne chose. C'est l'une des fonctions majeures de la diplomatie que de prévenir un tel basculement. De ce fait, pour la crise gambienne, tenant compte des intérêts objectifs des peuples de notre sous région, on ne peut que se féliciter du succès de la médiation entreprise par la Mauritanie et la Guinée pour amener le dictateur Yaya Jammeh à accepter de rendre le pouvoir qu'il s'apprêtait à nouveau à usurper le 19 janvier.
Mais pour tirer bénéfice d'une situation, il faut en respecter les règles essentielles, élémentaires, sinon on perd ce bénéfice de l'acquis et, pire, la chose se transforme en son contraire. C'est malheureusement ce à quoi l'on assiste depuis que, à Nouakchott, les violons de l'autosatisfaction ont été épaulés et que les tambours de la victoire battent la mesure de l'exploit inouï du génial faiseur de paix que serait devenu le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. L'une des règles essentielles de la diplomatie est dans la discrétion.Le tapage, et à plus forte raison, le tintamarre la discrédite et la tue. Se vanter d'une œuvre de bonne volonté c'est jeter le trouble sur les vraies raison de celle-ci.
Le communiqué de l'UPR, le Parti-Etat, sorti tout droit des pires moments de l'époque du militarisme absolu, discrédite et ridiculise notre diplomatie à un point qui frise la trahison nationale.
C'est le cas lorsque ce communiqué, déformant grossièrement les faits, disculpe le brigand Yaya Jammeh de son brigandage de la volonté du peuple gambien en tentant de faire de la CDEAO - et plus spécialement de certains de ses membres, de simples "aventuristes", possédés par la seule volonté d'un "recours aveugle à la force comme solution à la crise politique". Le monde entier sait que, si "va-t'en guerrisme", il y avait eu, la CDEAO n'aurait pas laissé se faire les médiations en question et prolongé les délais accordés au félon, ni accepté les conditions de rapine du deal conclu avec ce grand voleur des biens publics gambiens. Il est évident que, sans la détermination des États membres de la CDEAO- doublée de leur acceptation de la médiation mauritano-guinéenne, après avoir eux mêmes tenté de faire entendre raison à ce bouffon, l'histoire de la fin de règne de Jammeh serait écrite en lettres de feu et de sang. Ce n'est donc pas la CDEAO mais Jammeh qui a fait planer l'ombre de la guerre dans la sous région en cherchant à voler la victoire du peuple gambien. L'UPR a oublié que c'est l'intransigeance sans doute feinte de Jammeh qui a bloqué l'initiative du Président Ould Abdel Aziz jusqu'à la veille de la décision d'intervention de la CDEAO et qui vit le Président Alpha Conté de Guinée presque prendre le relais du mauritanien. C'est le jour même de l'expiration de l'ultimatum de l'organisation régionale que le duo mauritano-guinéen a pu arracher l'accord du dictateur de quitter le pouvoir en quittant le pays par la même occasion. Donc, ne serait-ce que par pure courtoisie (l'autre nom de la diplomatie), l'UPR ne peut pas ignorer en le passant sous silence, le rôle de Alpha Conté à côté de Mohamed Ould Abdel Aziz. Dum wonaa fuuyre?
En vérité, comme d'habitude, il faut toujours craindre dans ces cas là, l'excès de zèle des flagorneurs qui ont l'art, sous nos cieux , de tout renverser, de tout gâcher, en s'interdisant de se taire, lorsqu'ils n'ont rien d'autre à faire que de se taire. Ces messieurs sont en train, par leur tintamarre, de nous gâcher une bonne occasion d'améliorer ne serait-ce que de peu, l'image d'une diplomatie jusqu'ici connue plus par le mystère de ses improvisations que par la clarté de ses objectifs. Au lieu de nous aider à tirer profit du rôle si minime soit-il qui fut celui du chef de l'Etat dans le règlement pacifique de la crise gambienne, nous voilà au cœur d'une polémique futile avec les uns et les autres dont pourtant les intérêts, avec les nôtres, coïncident, dans cette affaire comme dans d'autres en cours ou en perspectives.
Qui veut soulever le derrière d'une grenouille....
Lo Gourmo (tiré de sa page Facebook)
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.