Les meurtriers de Zouérate et Dar Naïm coffrés
Il y a deux semaines, le cadavre d’un jeune homme d’une vingtaine d’années était découvert dans une cuve d’eau au quartier Dar Naïm de Nouakchott. Sitôt extrait de là, on en constate les nombreuses blessures, encore saignantes. Après les formalités de routine, la police commence ses investigations.
La première piste la conduit vers un suspect vu, à plusieurs reprises, en compagnie du défunt. On se rend chez lui : il n’y est pas. On crible alors le quartier au peigne fin : sans résultats. La police décide alors d’interroger son oncle paternel et sa marâtre qui se trouvaient au domicile, son père étant absent de Nouakchott. Les interpellés affirment que Mohamed Mahmoud Tamboura leur a avoué qu’il avait tué son ami Mohamed ould Eby à coups de couteau, puis jeté son cadavre dans une cuve…
Il y a deux jours, des membres de la même famille informent la police du lieu ou se cache le présumé meurtrier. La police l’y cueille sans difficultés. Au cours de son audition, il reconnaît avoir bel et bien commis le meurtre. Il est actuellement en attente d’être déféré et écroué.
A Zouérate, à l’extrême nord du pays, dans le quartier le plus pauvre de la ville, non loin de la fameuse boulangerie Ould Baya, le cadavre d’un jeune homme a été découvert, à l’aube du dimanche 25 Décembre. On ne tarde pas à l’identifier. Il s’agit de Babe ould Ahmed ould Haimer, un jeune du quartier. Une traînée de sang relie la place où le malheureux a été découvert au domicile de ses parents. La tragédie a provoqué une véritable psychose dans la ville qui commence à connaître une réelle montée du crime… La police a mis la main, le même jour, sur trois suspects. Ce sont des récidivistes connus dans la ville. L’un d’eux a reconnu être l’assassin.
Terreur à Toujounine
La zone-est de Nouakchott est une des plus dangereuses où la délinquance est au top. Chaque jour reçoit son lot de crimes, à Toujounine, Dubai, Bouhdida et Tenweich. Un commerçant y avait tué un malfaiteur qui tentait de le braquer l’année dernière. Le quartier-est de Bouhdida qui jouxte le marché Ould Hacen paraissait, cependant, un des moins touchés. Ses habitants croyaient être à l’abri, du fait de la proximité des autorités administratives : hakem, maire et siège de la sixième région militaire.
Las ! Depuis deux semaines, des bandes de malfaiteurs y font désormais la loi, dès la tombée de la nuit. Ils braquent, agressent et volent tout ceux qu’ils rencontrent. Ils ont dérobé pas mal d’argent, des téléphones portables et autres objets de valeur ; dévalisé nombre de boutiques et maisons, très tôt la nuit, « sans être jamais inquiétés », affirment la population locale. Plusieurs plaintes sans suite ont été déposées à la police. Les patrouilles de la gendarmerie ont été, elles aussi, avisées du climat de terreur instauré par ces bandits : sans résultats. Les habitants ne savent plus à qui s’adresser pour retrouver leur sérénité d’antan.
Quand la police échoue, les citoyens agissent !
Rosso et ses environs ont été victimes, ces derniers temps de bandes qui volent et se réfugient ensuite au Sénégal pour écouler leur butin. Certains d’entre eux, arrêtés précédemment par leurs victimes, ont aussitôt relâchés par la police.
Depuis trois mois, ces bandes composées de sénégalo-mauritaniens ciblent les marchés GSM de la ville. Des dizaines de téléphones portables et accessoires ont été dérobés par ces malfaiteurs qui bénéficieraient, selon plusieurs de leurs victimes, de « certaines complicités » policières. Tout dernièrement, un lot de téléphones portables a été volé et son propriétaire s’est adressé au commissariat, sans suites. Aussi décide-t-il de mener sa propre enquête. Il se rend aussitôt à Rosso- Sénégal et commence ses investigations. Il ne tarde pas à remarquer plusieurs téléphones de son dernier lot qui viennent de circuler sur le marché mauritanien, sans l’être au Sénégal, entre les mains de sénégalais. Ils sympathisent avec eux pour identifier leur fournisseur. Celui-ci n’est autre qu’un voyou qu’il connait bien. Il le traque, l’arrête et l’enferme, poings liés, en attendant la rotation du bac pour le ramener sur la rive mauritanienne. Avant de l’embarquer à bord du bac, il déclare, aux policiers, qu’il s’agit d’un parent aliéné mental qu’il emmène consulter un guérisseur en Mauritanie. Leur curiosité n’a pas fait long feu Quelques billets de 1000 francs CFA aidant, la curiosité des forces de l’ordre ne fait guère long feu. Une fois sur le quai de Rosso-Mauritanie, le voleur a été remis aux agents du commissariat. Les commerçants victimes cependant s’inquiètent de la suite : sera-t-il relâché ou déféré ? Quelques billets de mille aidant, de ce côté aussi…
Mosy