Visiblement, le nouveau premier ministre n’a pas eu de grosses peines à former le premier gouvernement du second quinquennat du président Aziz, réélu le 21 juin dernier. Il a suffi de quelques coups de gomme pour dégager certains. L’essentiel des ministres d’Ould Lagdhaf conservent leur poste. "On ne change pas une équipe qui gagne", dit l'adage qu'Aziz a fait sien. Ould Hademine risque de ne pas pouvoir imprimer sa marque à son équipe. Il est peut-être choisi pour cela.
La constitution du gouvernement est marquée, entre autres, par le départ d'Ismael Ould Bodé, Ould Maham de la Communication et des relations avec le Parlement, et du ministre de la Defense qu'on disait pourtant proche du general Ghazouani. Isselkou Ould Ahmed Izidbih, président de l'UPR, remplace le nouveau PM aux Transports, et Sidi Ould Salem, qui fut directeur national de la campagne de Mohamed Ould Abdel Aziz, hérite de l'Enseignement supérieur. C’est là donc une récompense de celui qui aura été coopté à la surprise générale pour piloter, à la place de l’UPR, la campagne nationale. Parmi les nouveaux venus, on note Ismaïl Ould Sadegh à l’urbanisme et à l’habitat, Mohamed Lemine Ould Mamy, à l’emploi, la formation professionnelle et aux NTICs, Sao Houleimata, à la jeunesse et aux sports, de Diallo Mamadou Bathia, à la défense. L’ancienne rédactrice en chef du Calame, Hindou Mint Ainina, jusqu’ici conseillère en communication à la primature effectue son entrée au gouvernement avec le portefeuille de Ministre déléguée chargée des Affaires africaines, Maghrébines et des mauritaniens de l’étranger. On enregistre aussi la création d’un ministre de l’élevage confiée à une femme, Dr Fatma Habib. Hawa Tandia est envoyée au secrétariat général du gouvernement. L'art de faire du neuf avec du très vieux.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».