Le festival des villes anciennes, qui s’est achevé dimanche 18 décembre 2016 à Ouadane a été l’occasion pour le Conservateur national du patrimoine national et de la culture, Nami Ould Med Kaber Salihi d’expliquer devant le président de la République, d’abord, et en présence du ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Dr Med Lemine Ould Cheikh, ensuite de sensibiliser, au cours d’un atelier les maires des 16 communes de l’Adrar, du Tagant et du Hodh Echarghi et les représentants de la société civile sur l’importance et l’ enjeu du plan national de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel pour le développement des villes anciennes et leur arrière pays, un des démembrements du programme national de développement culturel (PNDC), lancé, il y a une année déjà.
Dans son exposé aux élus et aux représentants de la société civile, le coordinateur du programme national intégré d'appui à la décentralisation, au développement local et à l'emploi des jeunes, Mohamed Babetta a fortement insisté sur l’urgence de se doter d’une stratégie commerciale pour les produits de ces villes et sites. Ce programme, rappelons-le, accompagne la mise en œuvre du VPCND.
Le conservateur national a pour sa part rappelé au passage que les nombreux problèmes qui handicapent le développement et l’émergence de ces villes et sites, menacent leur existence même : désertification, enclavement, absence de plans de gestion pour la sauvegarde et la faiblesse de l’activité économique susceptible de fixer les populations sur leur terroir.
En effet, la revalorisation des sites de mémoire et des produits culturels et naturels pourrait être une source de revenus aussi bien pour les populations que pour les collectivités locales.
Ce programme intervient dans quatre villes anciennes enregistrées sur la liste du Patrimoine Mondial ( Ouadane, Chinguitti, Tichit et Oualata) et 12 sites classés comme Patrimoine National (Koumbi Saleh, Aoudagost, Azougui, Ghasr Elbarka, Megsem Bakar, Ghasr Esselam, Djewol mais également les quartiers anciens d’ Aoujeft, Atar, Tidjikja, Rachid et Néma.)
D’un coût estimé à 2.406.000.000 Um, pour une durée de quatre ans, ce programme vise à protéger et conserver le patrimoine culturel et valoriser son potentiel dans le développement économique local, favoriser l’émergence d’un véritable développement culturel et mieux faire connaitre l’offre culturelle mauritanienne ; permettre aux populations de mieux tirer profit des produits culturels et favoriser l’intégration de ces produits dans les circuits économiques ; valoriser les opportunités économiques et le capital naturel pour un développement durable et une réduction de la pauvreté dans les zones cibles ; promouvoir un tourisme culturel respectueux de l’environnement et contribuant à la conservation du patrimoine ; développer les partenariats stratégiques autour de la conservation, la protection et la valorisation du patrimoine culturel mauritanien; promouvoir des modes de gestion du patrimoine basés sur l’appropriation et la responsabilisation des populations et des communes.
Ces deux exposés se sont déroulés en présence du conseiller en communication au ministère de la culture et l’artisanat et du tourisme, Mohamed Ould Khayar.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !