Le coup d’envoi de la 6e édition du festival des villes anciennes de Mauritanie a été donné, ce lundi 12 décembre à Ouadane (Adrar), en présence du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Comme à pareille circonstance, toute la République s’est déportée dans cette cité ancienne par laquelle le président va boucler, il faut le signaler, sa tournée en Adrar.
Le festival des villes anciennes est l’occasion pour le gouvernement de «réhabiliter les cités anciennes » qui furent des foyers de cultures et de savoir par mais aussi des centres commerciaux florissant et par où transitaient les caravanes reliant le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.
Mais ces cités anciennes ont longtemps souffert de longues sécheresses, de désertifications et d’enclavement. Elles ont par conséquent connu l’exode rural de leurs populations, parties à la quête d’un mieux-être.
Les festivals institués ainsi par le gouvernement ont pour vocation d’endiguer ces phénomènes et de permettre donc de les réhabiliter, de restaurer leur patrimoine mais aussi de les doter d'infrastructures de développement.
Dans ce cadre, le ministre de la culture et de l’artisanat, maître-d’œuvre de la cérémonie, Mohamed Lemine Ould Cheikh a rappelé dans son discours d’ouverture, les efforts déployés par le gouvernement pour redonner à ces cités anciennes leur lustre d’antan. Cela passe par la restauration du patrimoine historique et par la réalisation d’infrastructures de développement. C’est là, le sens du programme national de développement culturel (PNDC), mis sur les rails, le 7 décembre en 2015. Le PNDC a reçu l’aval des partenaires au développement dont l’UNESCO. Chiffré à 11 milliards d’Ouguiyas, le PNDC a pour objectif justement de «réécrire un contrat social national, construit et consolidé à partir des valeurs fondamentales du pays.»
Le festival d’Ouadane intervient cette année après la décision du président de la République de faire « réécrire » l’histoire de la résistance coloniale en Mauritanie. Un chantier important parmi tant d’autres.
En effet, pour le président de la République, « l’histoire de la résistance coloniale en Mauritanie est travestie, non seulement par les colons mais aussi par des mauritaniens eux mêmes». D’où l’obligation pour le gouvernement de la faire réécrire pour «restaurer la vérité», «reconnaître aux valeureux martyrs tombés sur cette terre et qui ont irrigué de leur précieux sang ses bathas et ses plaines», a rapporté le Ministre de la Culture et de l'Artisanat. Pour Mohamed Lemine Ould Cheikh, la réécriture de la résistance en Mauritanie vise à lutter contre la haine, l'esprit d'exclusion, l'extrémisme aveugle au sein des générations montantes ; elle va permettre par la même occasion de renforcer la quiétude et la paix sociale, de réconcilier les mauritaniens avec eux-mêmes et avec leur histoire. Car, ajoute le ministre, la culture est considérée comme un «facteur important pour l'unité nationale et la souveraineté à travers le monde.»
La cérémonie de lancement a été marquée par la remise des clefs de la ville au président de la République et le discours de bienvenue du premier magistrat de la ville.
Durant la première soirée, cinq troupes musicales venues des pays de la sous-région ont chauffé l'ambiance au cours d'une soirée hivernale glaciale. Les musiciens sont venus de Gleimim, Tindouf, Kidal et Timbouktou pour égayer une nuit de partage, d'échange et de fraternité qui unit les peuples de l'espace sahélo-sahérien.
Le point fort de la soirée a été la prestation de la cantatrice arabe, Heyam Youness, qui a repris pour le public mauritanien une chanson qu'elle avait réalisée au cours du Sommet Arabe tenu à Nouakchott et qui louait le défi relevé par notre pays en organisant ce sommet, malgré les doutes de certains pays arabes.
Durant les six jours, les festivaliers vont visiter des expositions, suivre des colloques et conférences/débats.
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