Le comité de suivi du dialogue politique national a tenu, le 28 Octobre dernier, sa première réunion. Prolongé tard dans la nuit, ce marathon s’est essentiellement consacré à la mise en place d’un agenda d’activités à mener dans les mois à venir. La mise en œuvre des résolutions du dialogue, boycotté par le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) et le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), va-t-elle se révéler un vrai chantier ?
La réunion, coprésidée par le Premier ministre Ould Hademine et le monsieur Dialogue du pouvoir, le docteur Moulaye ould Mohamed Lagdhaf, a rassemblé les conseillers de la présidence de la République ayant travaillé sous la houlette d’Ould Mohamed Lagdhaf, les représentants de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition ayant pris part au « dialogue national inclusif », tenu, du 29 Septembre au 20 Octobre derniers, à Nouakchott. Parmi les points abordés, nos sources citent la réforme du Conseil constitutionnel, notamment en sa composition. Institution-pivot de démocratie, le Conseil constitutionnel valide les résultats des élections municipales, législatives et présidentielles. En Mauritanie, il souffre d’un déficit de « représentativité » voire de « confiance », estiment l’opposition et certains observateurs qui la suspectent, même, d’être à la « botte » du pouvoir. D’où l’urgence de revoir sa composition et son fonctionnement.
Les débats ont tourné autour du nombre de représentants, pour l’opposition démocratique mauritanienne. Selon une confidence, cette dernière réclamait deux places, alors que la partie gouvernementale n’en proposait qu’une. Moult débats, retrait, coup de fil à monsieur Dialogue…Deux places sont alors proposées à l’opposition qui voit ainsi son exigence reconnue, avant d’être contactée par, semble-t-il, la Primature, indiquant que le président de la République lui accorde, enfin de compte… trois places au Conseil des sages !
Notre source évoque une avancée « significative », une « conquête démocratique importante », pour le pays. Rumeurs, intox ?
Toujours selon notre source, il reviendrait, à l’opposition, de mettre des règles, dans la désignation de ceux qui pourraient siéger au Conseil des neuf : une place pour l’Institution de l’opposition démocratique, présidée, actuellement, par Tawassoul, premier parti de l’opposition, à l’Assemblée Nationale : et les deux autres aux deuxième et troisième partis, représentés à la Chambre basse du Parlement, appelé, il faut le souligner, à devenir unicaméral, suite à la suppression de la Chambre haute ; mesure qui devrait, théoriquement, prendre effet en 2017, suite à référendum. L’objectif des règles proposées est d’éviter un cumul de postes pour un seul parti.
Depuis cette réunion, le comité de suivi ne s’est pas réuni, regrette notre source qui justifie ce manque par les préparatifs de ladite consultation populaire. Rappelons, enfin, que le président de la République s’est, à deux reprises, engagé à faire appliquer, scrupuleusement, les résolutions du dialogue politique : lors du discours inaugural et à la clôture des assises.
DL