Nouveau suicide à Arafat
Apparemment, le suicide est devenu fait de société, en Mauritanie. On découvre, presque chaque mois, un cadavre pendu et l’enquête conclut, le plus souvent, au suicide. Selon les statistiques, le nombre de tels cas, enregistrés, en 2015 et 2016, dépasse, de loin, celui des années précédentes. C’est à Nouakchott que se sont déroulés, en grande majorité, ces drames.
Mercredi 16 Novembre, vers 14 heures, le propriétaire d’une épicerie, située à côté des écoles El Islah du quartier Carrefour, s’inquiète de la longue absence de son frère et second El Hussein. Ce dernier est allé, a-t-il dit, récupérer quelque chose à l’étage de leur domicile, tout près de là. Le voilà donc à lui téléphoner mais celui-ci ne répond pas. Le grand frère décide donc d’aller aux nouvelles mais la maison est fermée à double tour. Pourtant, un groupe d’élèves assis dans la rue assure que Hussein y est entré, il y a presque une heure, et qu’ils ne l’ont pas vu ressortir. Après avoir passé un long moment à taper, en vain, à la porte, notre boutiquier, très inquiet, décide de l’enfoncer. Triste découverte : El Hussein gît, là, sur le dos, baignant dans son sang. Un pistolet et la douille encore chaude d’une balle à ses côtés.
Un peu plus tard, une immense foule, composée d’élèves et de curieux, se rassemble autour des lieux du drame, bloquant la circulation. Ces badauds occuperont le quartier jusqu'à tard le soir. Après les routinières formalités – constats du Parquet et du médecin légiste, notamment – le cadavre a été évacué vers la morgue de l’hôpital de l’Amitié. La police a ouvert une enquête qui n’a pas encore abouti à une conclusion mais l’hypothèse la plus plausible reste celle du suicide, selon des sources policières. En tout cas, l’épicerie a rouvert ses portes et continue à recevoir sa clientèle, comme si de rien n’était.
Un pickpocket malchanceux
Recrudescence des vols et braquages, ces jours-ci, en divers quartiers d’Arafat, malgré les patrouilles de la Garde qui semblent inefficaces. Il faut dire que leurs voitures circulent de moins en moins, ne raflant que quelques rares suspects. Nos patrouilleurs garent leurs véhicules sur les grands carrefours, comme naguère, et leurs sentinelles s’y fixent, sirotant tranquillement du thé. Occasion rêvée des malfaiteurs qui peuvent les contourner, en passant par les rues secondaires non éclairées et sévir.
Jeudi 17 Novembre, vers vingt-deux heures, une femme qui vient de débarquer à Nouakchott, est en quête d’un taxi, à une centaine de mètres au sud du commissariat de police Arafat 2. Un jeune homme au visage masqué par un turban la frôle, lui arrache son sac, en une fraction de seconde, et s’enfuit sous les yeux des passants indifférents, malgré les cris de détresse de la pauvre femme. Heureusement, deux policiers ont aperçu le lascar. Ils le prennent en filature, tandis qu’un groupe de jeunes garçons se lancent également à la poursuite du fuyard masqué. Se voyant perdu, celui-ci tente de se cacher dans une chambre abandonnée. Confondus, les poursuivants s’apprêtent à revenir bredouilles, quand l’un des policiers a l’idée de fouiller mieux l’environ. Et voilà notre voleur bientôt cueilli ! La foule veut le lyncher mais les deux policiers les en empêchent. Il reçoit, tout de même, quelques coups, avant d’être embarqué au commissariat et mis au violon. Retrouvé intact, le sac a été rendu à sa propriétaire qui, très émue, a remercié tout le monde.
Le salut de l’aube
Conseil aux rares personnes qui se déplacent, aux heures fraîches et obscures, entre quatre heures et six heures du matin, afin d’accomplir, à la mosquée, la si précieuse prière matinale : méfiez-vous de tout inconnu qui vous aborde par un assalamou aleykoum. Répondez-lui sans interrompre votre chemin. Une précaution particulièrement utile dans les quartiers orientaux de la ville : Toujounine, Bouhdida, Ten Soueïlim, El Velloudja et Mellah ; où plusieurs personnes qui se sont arrêtées à tel salut ont été agressés et délestés du contenu de leurs poches, sous la menace de couteaux.
Ces bandits sont toujours aux aguets en fin de nuit. L’un d’eux remarque quelqu’un qui se déplace seul : il le suit. Une fois dans un coin sombre, il l’interpelle, par derrière : « Assalamou aleykoum, assalamou aleykoum ! ». Croyant à un appel à l’aide, le pauvre homme interrompt sa marche, se retourne et répond : « Aleykoum salam », en l’attente d’explications. Mais, une fois rejoint, c’est un poignard au cou qui l’informe de la situation : « Vide tes poches ! ». Essaie-t-il de jouerau héros ? Il risque, surtout, se voir copieusement rossé, voire grièvement blessé.
Mosy