Les 13 cadres et militants abolitionnistes ainsi que les sept habitants du squat Bouamatou, qui comparaissent depuis le lundi dernier devant la Cour d’appel de Zouérate, seront fixés, ce vendredi 18 novembre, sur leur sort. Après les longues plaidoiries des avocats de la défense et ceux de la partie civile qui se sont terminés tard dans la nuit du mercredi à jeudi, le président de la Cour a décidé de mettre en délibéré le verdict.
Les conseils des détenus ont mis à nu l’accusation qui souffre de légèretés et d’absence de preuves matérielles avant d’exiger la relaxe de leurs clients.
Les militants abolitionnistes ont campé tard dans la nuit devant le palais, réclamant la relaxe de leurs compagnons et à plus de justice et de liberté. Quant aux détenus, ils ont regagné la prison civile de Zouérate où ils attendent sereinement le verdict.
Pour rappel, le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison à l’encontre des 20 détenus poursuivis dans l’affaire des échauffourées ayant opposé, le 29 juin, les habitants de la gazra située en face de l’hôpital Bouamatou à des policiers.
Signalons que la Cour criminelle de Nouakchott avait condamné, le 18 août dernier, les 20 détenus à diverses peines allant de 3, 5 et 15 ans de réclusion pour "rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue", à l’issue d’un procès qualifié par les avocats et les observateurs de « mascarade judiciaire». D’autant que, selon la défense, la procédure était entachée de « nombreuses irrégularités » et alors que certains des condamnés avaient été « soumis à des actes de torture et de mauvais traitements dans le cadre de leur détention»..
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