Pendant qu’ils sont difficilement trouvables dans les écoles, les livres de l’institut pédagogique national sont vendus au vu et au su de tout le monde au marché de la capitale, à des prix exorbitants. Entre le double voire le triple du prix de l’institut. Un véritable casse-tête pour les parents d’élèves, obligés de recourir au marché noir, face à la démission de l’État qui, il faut le souligner a débloqué des millions pour approvisionner les écoles publiques.
A la question de savoir qui approvisionne ce marché, les revendeurs vous disent qu’il s’agit, dans la majorité des cas du personnel enseignant.
Pourtant, à en croire son ex directeur, l’institut avait procédé, au titre de l’année scolaire passée à la distribution de 90000 manuels scolaires aux directions régionales de l’éducation. Il s’agissait d’une première vague expédiée en novembre de la même année. Au titre de l’année de l’éducation, le directeur annonçait la distribution de 500.000 manuels scolaires pour le fondamental et les collèges. Ces manuels dont certains sont commandés de la Tunisie étaient destinés à combler le déficit accusé par l’IPN dont l’imprimerie tournait à vide. Le renouvellement de la rotative n’aurait-elle pas servi à grand-chose ?
En outre dans le cadre de la lutte contre la fraude, l’IPN avait déclaré avoir récupéré 15 000 manuels auprès des receleurs qui écument tous les marchés de Nouakchott dont 8420stockés dans un magasin au carrefour Madrid. L’affaire était portée devant la justice. La suite ?
Des receleurs et/ou des voleurs qui, semble-t-il ne reculent devant rien. Ainsi, pendant les grandes vacances passées, le magasin de l’un des établissements de la capitale a été visité la nuit par des inconnus qui ont emporté des centaines de manuels.
Alors chers messieurs où sont passés ces manuels scolaires ? En tout cas pas dans nos écoles dépourvues, en ce début d’année scolaires des manuels de tous les niveaux.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !