Le dialogue politique d’Octobre dernier préconise quelques amendements constitutionnels. Ils devraient être soumis au peuple mauritanien pour trancher. Mais, à en croire diverses sources, le gouvernement recourrait, plutôt, au Parlement qui se réunirait en congrès, pour adopter lesdits amendements dont celui relatif, justement, à la dissolution de sa Chambre haute. La principale raison avancée serait le manque d’argent pour financer une opération électorale fort coûteuse. Certaines confidences laissent croire que les principaux bailleurs de fonds habituellement sollicités pour de telles consultations (UE et USA) auraient décliné l’appel mauritanien. Aussi et même si « les caisses de l’Etat sont pleines », comme s’en vante le gouvernement, financer un référendum sur le budget de l’Etat présenterait-il de gros risques, dans la difficile conjoncture économique actuelle.
Le recours au congrès devrait permettre, au gouvernement, de « maîtriser » le vote des désormais « ex-frondeurs », farouchement opposés à la disparition de leur Chambre ; autrement dit, de leurs intérêts. Cette décision se précise de plus en plus, depuis que ceux-là se sont, semble-t-il, aplatis. En effet, après avoir opposé une forte « résistance », ils ont été reçus par le président de la République qui aurait convaincu ses « appuis » de rentrer dans les rangs. Suite à cette audience, nos honorables cheikhs ont pondu un communiqué réaffirmant leur « soutien indéfectible » au président de la République et déclarant leur adhésion aux résolutions du dialogue politique d’Octobre dernier. Le pouvoir disposerait, donc, d’une majorité « mécanique » dont il entendrait user, à travers, pourquoi pas, un vote à main levée.
Signalons que le Parlement a ouvert sa première session le 14 Novembre. Le gouvernement ne devrait pas tarder à lui envoyer son texte, pour adoption puis promulgation, avant la fin de l’année 2016. Or certains partis dialoguistes souhaitaient que ces amendements ne soient approuvés que par le Parlement nouvellement élu, après les élections municipales et législatives préconisées dans l’accord d’Octobre. Il semble, aujourd’hui, que le gouvernement ne convoquera pas, avant le congrès, a contrario de ce qui était annoncé depuis quelque temps, le collège électoral pour le renouvellement de la Chambre haute… si, bien entendu, les « marchandages » et autres « compromis » n’affectent pas la volonté du Président de dissoudre le Sénat. Quoiqu’il en soit, les municipales et les législatives attendront, elles, la fin 2017 pour se tenir.