Faits divers… Faits divers… Faits divers…

17 November, 2016 - 00:10

Le policier meurtrie récroué

Aminetou mint Ahmed Salem, 34 ans, native des environs de Rosso, ne sait pas, en quittant son domicile vers 11 heures, que son heure a sonné. Son inséparable amie, dite « Conseil », l’a invitée à passer la journée chez elle, au quartier El Vellouja. En route, elle reçoit un appel de la vieille mère de son désormais ex-mari dont elle vient juste de divorcer. « Je me languis de mon petit-fils. Tu peux me le confier jusqu’à ce soir ? » et Aminetou d’acquiescer, avant de téléphoner aussitôt à sa sœur, pour lui demander d’habiller correctement l’enfant et de l’emmener chez sa grand-mère. Le programme, avec Khweidija, commence par une visite au frère de celle-ci, en garde-à-vue au commissariat de police Arafat 2. Puis les deux femmes retournent, vers 14 heures, à El Vellouja. Vingt minutes plus tard, l’agent de police Mohamed ould Ahmed Sidi, l’ex-mari d’Aminetou, débarque à son tour. « Combien de fois t’ai-j’ordonné de ne plus fréquenter cette traînée ? », lance-t-il en colère. « Plus rien ne me lie à toi », réplique-t-elle, « je ne t’obéis plus ». Au paroxysme de la colère, Mohamed dégaine alors son pistolet et lui tire une balle en plein cœur qui la tue sur le coup ! « Conseil » court s’enfermer dans une chambre et appelle la police.

Ould Ahmed Sidi est originaire de R’kiz. Il a été marié deux fois à Aminetou déjà mère de trois enfants. Le premier divorce, c’était il y a deux ans, avant de reprendre, il n’y a pas longtemps, pour à nouveau se séparer, voici trois mois. Le criminel s’est rendu spontanément au commissariat de police d’Arafat 2. Il y a remis son arme et effectué sa déposition. Après une garde à vue de trois jours, le voilà déféré au Parquet de Nouakchott-Sud. Devant le procureur, il confirme ses déclarations rapportées par le procès-verbal d’enquête, précisant les avoir faites sans contrainte. Le procureur lui a établi un mandat de dépôt à la prison de Dar Naïm.

 

Nouveau meurtre au marché « tieb-tieb »

Le fameux marché aux puces de Nouakchott, plus connu sous le nom de marché « tieb-tieb », est un lieu à hauts risques. Destination quotidienne de dizaines de délinquants et voyous, les uns y écoulent leur butin, les autres y guettent la moindre occasion d’arnaque. Les bagarres y sont journalières, malgré la proximité du commissariat de police Sebkha 2. Le samedi 12 Novembre, Benyamin et Ely Cheikh, deux récidivistes notoires, s’y sont retrouvés, avec un compte à régler. Après quelques mots acides, les voilà à passer aux mains. Plus vigoureux, Ely Cheikh va l’emporter, sous les encouragements de la foule locale, toujours friande de tels pugilats. Mais Benyamin ne veut pas être publiquement humilié : il tire son poignard et en assène plusieurs coups au ventre de son antagoniste qui s’affaisse dans une mare de sang, avant de mourir devant la porte du commissariat où l’on tentait d’organiser son évacuation aux urgences. Quant à son meurtrier qui tentait de s’enfuir, il a été appréhendé par la police.

 

L’accusé du meurtre d’Ould Dahi blanchi par la Cour

Il y a presque un an, le cadavre d’un jeune homme était découvert, pendu, au bout d’une corde, aux environs de l’hôpital Cheikh Zayed. Le défunt s’appelle Sidi Mohamed ould Dahi, de retour d’un long séjour aux USA d’où il avait, apparemment, ramené beaucoup d’argent. Les soupçons se portent sur la dernière personne supposée en contact avec lui : son inséparable ami, Abdel Kerim ould Ahmed Taleb, un ancien étudiant de mahadra. Aussitôt arrêté, celui-ci endure une semaine d’interrogatoires continus, avant d’être déféré et écroué à Dar Naïm. Mais il n’aura cessé et ne cesse de clamer son innocence. Ses avocats, dont le fameux maitre Ichidou, mènent leur propre enquête. Ils en sont convaincus : l’accusation ne tient à rien, juste le rapport du médecin légiste concluant au meurtre : c’est ce qui a encouragé le Parquet à inculper Ould Ahmed Taleb. La semaine dernière, la Cour criminelle de Nouakchott-Nord examinait divers dossiers dont celui d’Abdel Kerim. Elle a admis que l’hypothèse de l’homicide ne repose que sur un rapport d’autopsie contestable et retenu celle du suicide. Aussi décide-t-elle de relâcher Abdel Kerim sur le champ.  Désormais blanchi de cette énorme accusation, Ould Ahmed Taleb, qui aura, tout de même, beaucoup souffert en prison – un préjudice qui sera porté à quel compte ? – s’est employé à remercier Allah, avant d’embrasser chaleureusement avocats, parents et amis présents. Quant au mystérieux décès de Zeïni ould El Khalifa, cas inverse de celui d’Ould Dahi, il reste, à ce jour, une énigme dans les annales de la justice mauritanienne.

Mosy