Mohamed ould Abdel Aziz est arrivé, lundi matin, à Tidjikja. Une grande foule l'attendait à sa descente d'avion, l'obligeant à écourter les salamalecs habituels. Aussitôt après, il s'est rendu, successivement, à l'école III de la ville, à la zawiya de l'illustre Sidi Abdoullah ould Hadj Brahim, aux périmètres maraîchers pilotes, à l'extension du réseau électrique sur l'oued puis à l'hôpital qui vient d'obtenir une unité de dialyse. A cette occasion, les ressortissants de la ville et des trois moughataa ont accouru, chacun affichant un « Voyez-moi ! » aussi intempestif qu’encombrant.
A Tidjikja et contrairement aux fois dernières, les différentes tendances politiques ont tu leurs divergences devant ce qu'ils appellent « les questions prioritaires de la cité ». Ils se sont mobilisés pour exprimer, en seule voix, leurs doléances au président de la République. Des doléances qui concernent le problème de l'eau et de l’oued qui se meurt. C'est dans ce cadre que de nombreuses personnalités de la ville, comme Abdallahi ould Ismaïl, Isselmou Tadjidine, Sidi ould Choumad ould Zeïn, Mohamed Abdallahi ould Zeïn, Hasni ould Didi, Taleb Mohamed ould Lemrabott, Youba ould Béchir, ont effectué le déplacement. Comme on le sait, ces notables s’impliquent, depuis quelques années déjà, pour trouver une solution à l’épineux problème d’eau que vivent la ville et son oued. Ils président ou siègent dans les commissions mises sur pied pour, d’une part, restaurer le vieux quartier de la Ghadima et, d’autre part, réfléchir sur comment bouter, hors de l’oued, le charançon rouge, apparu, dans certaines palmeraies, en 2015.
Ces personnalités, venues appuyer élus locaux et cadres, profiteront des audiences et de la réunion des cadres pour exposer, au Président, les préoccupations des populations de Tidjikja. Pour Mohamed Baty ould Lemrabott, également présent sur les lieux, cette forte mobilisation des ressortissants de Tidjikja, notables, cadres et simples citoyens témoigne de « leur détermination à faire avancer les préoccupations majeures de leur cité et nous osons en attendre, du président de la République, une réponse forte ». Outre le problème de l’eau qui court depuis des années, les Tidjikjois réclament plus d’attention, de la part du gouvernement, envers une ville qui manque d’infrastructures socioéconomiques, et la réouverture de l’aéroport, pour recevoir, comme annoncé, il y a plusieurs années déjà, des charters, boostant, ainsi, le tourisme local. L’aéroport attend son extension depuis plus de dix ans ; une extension qui a déjà provoqué le déguerpissement des habitants du quartier contigu d’Agagnitt.
Signalons, enfin, que peu avant l’arrivée du Président à l'aéroport de Tidjikja, la police avait procédé, tôt le matin, à l'arrestation de quatre personnes suspectées de connivences avec IRA. Au moment où nous entamions l’écriture de ces lignes, ces personnes autorisées à sortir refusaient de quitter le commissariat, sans obtenir les raisons qui ont conduit à leur arrestation. Nous venons à l’instant d’apprendre qu’elles ont finalement quitté les lieux, après avoir entendu que l'ordre venait « d'en haut ».