Tidjikja se prépare à accueillir, ce 14 novembre le président de la République. Les préparatifs battent déjà leur plein. Les cadres ressortissants de la ville résidant à Nouakchott et ailleurs ont commencé à rentrer chez eux préparer l’accueil. Les commissions préparatoires de l’accueil concoctées à Nouakchott sont déjà pied d’œuvre. La sensibilisation et la mobilisation confiée à l’ex ministre Dy Ould Ahmed Jiddou Ould Zeine promet de mettre les bouchées doubles pour réussir l’accueillir de Tidjikja.
Mais au de-là l’aspect folklorique de la visite présidentielle, les populations de la capitale régionale attendent essentiellement et en priorité la solution de l’épineux problème d’eau que connaît la ville et son oued, « poumon économique » de la Tidjikja. La capitale régionale, ancien carrefour des caravanes parcourant le Sahara pour rallier le Maghreb à l’Afrique de l’ouest ou inversement manque donc de l’essentiel : l’eau. Les différentes sécheresses et l’exploitation anarchique des palmeraies ont vite conduit à l’épuisement de la nappe phréatique de l’oued qui s’étend sur une quarantaine de Km. Aujourd’hui, une partie de la ville consomme de l’eau salée, tirée du forage d’Argoub et panachée avec celle venue de Débay Ghadi. C’est là une solution provisoire qui commence à perdurer. Selon un haut cadre de la ville, Tidjikja est une ville abandonnée à elle-même ; elle manque de tout : eau, infrastructures socio-économiques, ce qui pousse les ressortissants de cette ville à abandonner leur terroir, leur patrimoine historique…L’hôpital de Tidjikja est l’ombre de lui même, pas de personnel qualifié, pas d’équipements nécessaires, résultat des courses, les malades sont évacués à Nouakchott… ajoute un autre cadre.
Face à cette situation, les populations, ayant longtemps attendu les pouvoirs publics, ont régulièrement poussé un cri d’alarme avant de décider enfin de se retrousser les manches. Au cours d’un atelier tenu, il y a près de deux ans, le grand notable et homme d’affaires, Mohamed Abdallahi Ould Zeine avait appelé les cadres de la ville à unir leurs forces, d’abord compter sur eux pour rechercher et trouver une solution à ce problème de leur ville.
La problématique de l’eau a toujours été posée lors différents festivals des dattes organisés par la mairie de Tidjikja notamment sous le magistère de l’ancien maire Mohamed Ould Biha.
L’épuisement de la nappe phréatique ayant occasionné l’assèchement des palmeraies a poussé les cadres ressortissants de la ville, les exploitants à prendre en charge la question. Pendant les journées de sauvegarde organisées à Tidjikja les 29, 30 et 31 juillet 2016, le comité de Réflexion pour une stratégie sur la problématique de l’eau a restitué ses travaux lors d’un atelier tenu pendant les « Journées de sauvegarde de la Ghadima, vieux Ksar de Tidjikja». Le comité a dressé un diagnostic des lieux et préconisé un plan d’action articulé autour de : un portefeuille d’actions à entreprendre à court terme par les exploitants eux-mêmes et un portefeuille de mesures relevant des compétences exclusives de l’Etat et nécessitant l’appui financier des partenaires au développement.
Parmi les solutions avancées, la recherche de l’eau hors de l’oued de Tidjikja. Certains n’excluraient pas, en cas d’études de prospections non concluantes dans les environs de la ville, de faire venir, pourquoi pas, cette denrée rare de la Tamurt N’Aj (N’Beika), 150 km, le château d’eau de la région.
C’est dire donc que le problème d’eau reste la priorité de la ville. Qu’en dira le président Mohamed Ould Abdel Aziz ? Il est évident que cette question qui fait l’unanimité des ressortissants de la capitale régionale du Tagant et sera fortement évoquée lors de la réunion des cadres que le Rais présidera à Tidjikja, dans la nuit du 14 novembre.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !