Il n’y a presque plus de goudron entre le carrefour Nancy et le carrefour foire sur la route de Rosso. Les nombreux automobilistes qui empruntent cette Nationale l’ont constaté depuis des mois déjà. Sur près 500 m, le goudron ou ce qui en tient lieu est totalement en lambeaux. Les autonomistes sont obligés de quitter la route.
La destruction de ce tronçon, comme tant d’autres à Nouakchott démontre une fois encore le manque de sérieux de nos responsables chargés de construire et de surveiller les routes que la Mauritanie construit. Sur cet axe qui se prolonge jusqu’à la centrale thermique d’Arafat (poteau III), les travaux de bitumage sont tout simplement bâclés. Et comme pour parer au plus pressé, le pauvre ENER se livre chaque année, comme un chirurgien à des travaux de bricolage, de replâtrage et de colmatage des nids de poules ou à des réparations sur des parties complètement emportées. Il est curieux de constater sur ce petit tronçon que notre goudron se contracte et se gonfle même comme une matière plastique. Autre exemple, le tronçon allant de la station Total de Bagdad vers l’intérieur du quartier du même nom et de la Socogim. Comme chaque année, après la saison des pluies, le goudron a disparu, remplacé qu’il est part des pattes d’éléphants. Il faut des acrobaties pour s’y aventurer.
Normal me dirait-on dans un pays où des sociétés de constructions et de travaux routiers poussent comme des champignons, sans une réelle expertise. Le marché est très juteux et des coûts faramineux avec des avenants en plus mais également avec la complicité des bureaux de contrôle.
Résultats des courses, les établissements publics comme ENER et ATTM perdent désormais du terrain, contraints qu’ils sont des fois de sous traiter les marchés avec ces nouveaux venus. L’ENER qui a vu l’État renouveler son contrat à coût de milliards, il y a quelques mois effectue comme on le constate de petits bricolages sur la voirie de Nouakchott. Un perpétuel recommencement parce que ceux qui effectuent ce travail et ceux qui le supervisent ne disposent, nous indique un ingénieur des ponts et chaussées d’aucune qualification ; ce sont le plus souvent pour ne pas dire toujours de simples manœuvres. Aussitôt achevés les bricolages, les voitures y passent. Un véritable gâchis !
Si dans certains pays les goudrons sont construits pour un siècle, ceux de chez nous sont de véritables «saisonniers ». Ils ne résistent ni à l’eau, ni à la chaleur et peut-être même pas au froid.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !