Les nombreux fonctionnaires victimes des événements de 89 ne sont pas au bout du tunnel. Ils continuent de courir derrière la mise en œuvre de la décision du gouvernement pour leur indemnisation, intégration ou retraite. Si les victimes de ces tristes événements ont perçu des indemnisations comme l’écrivait, il y a quelques jours le Calame, citant quelques intéressés, elles accusent la direction de la fonction publique, notamment le directeur de la formation de bloquer systématiquement la réintégration ou la mise à la retraite des personnes concernées, exigeant d’eux des décisions d’engagement ou tout lien avec la fonction publique avant leur déportation ou leur révocation suite aux événements ci-dessus cités. La direction de la formation, chargée de gérer ce dossier ne se suffit ni des lettres ou courriers de la direction de Tadaamoun, ni de la lettre circulaire du gouvernement, N° 00019/13, en date du 3 Décembre 2013 adressée aux différents établissements. Cette lettre leur demande de se conformer à la décision de l’Etat de « promouvoir des mesures en faveur des employés victimes des événements de 1989. » Il s’agit, «concrètement », pouvait-on lire dans ce document, d’«indemnisations, de réintégrations, régulation de situations statutaires, droits à la retraite, selon les cas ».
Comment des fonctionnaires et agents de l’Etat peuvent-ils fouler du pied, les instructions du président de la République sans en subir les conséquences, s’est interrogé l’une des victimes qui ajoute : "nous notons là, une mauvaise volonté de la part de nos interlocuteurs dont certains n’étaient mêmes pas nés pendant les événements."
Autre curiosité relevées par notre source, certaines personnes disposant de la référence du courrier de Tadammoun qui établit les listes s’entendent dire que leurs noms ne figurent pas sur celles reçues de cette institution. Notre source cite 5 cas avérés dont un ancien Hakem, mais aussi le cas jugé « pathétique » et incompréhensible de ce douanier malade et qui dispose, selon notre source d’un dossier complet, des témoignages d’anciens collègues mais que la direction de la fonction publique s’obstinerait à ignorer.
Face à ce blocage, les victimes font appel, pour la énième fois, au président de la République pour veiller à l’application stricte de ses instructions, à sévir contre ceux qui les entravent. Elles saluent au passage la promptitude à répondre à leurs sollicitations du président du Haut Conseil de la Fatwa et des Recours gracieux grâce à qui ce dossier a évolué dans la bonne direction.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !