J’ai été abasourdi malgré mes 60 ans dépassés d’entendre, qu’un jeune commerçant (parce qu’il est maure blanc) perdu dans les environs de Niabina (village des Haal-Pulars, des noirs) suite à un abandon du foyer maternel, a mobilisé tout l’arsenal répressif de l’administration régionale du Brakna, avec à leur tête les forces de l’ordre. Pire ces forces, qui auraient dû être garantes de paix, de stabilité et de concorde sont venues séquestrer, terroriser, emprisonner……. tout un village. Ç’aurait été un jeune négro-africain (berger ou talibé) trouvé mort sur le mont Adrar, cela n’aurait ému ni dérangé personne. Cette méthode de gestion barbare des affaires publiques, laisse penser aux années rouges de sang, de braises et de cendres écumantes, de terreur, comme, il a été bien décrit dans l’article de Mint Derwich. Ceci est d’autant plus grave, que cette histoire survient, juste quelques jours après l’investiture du Président pour sa seconde mandature. Ceci n’augure rien de bon. De tels comportements de l’administration ne donnent-ils pas raison à Birame Ould Abéïd ?
Ces agissements de la police et autres forces viennent renforcer les thèses des marchands de la haine et de la division dans notre pays. C’est pourquoi, l’Etat doit sanctionner durement tous les coupables de ces forfaitures, qui ne sont plus tolérables.
Il est temps que notre société dans son ensemble se ressaisisse, se soude, se lève et agisse pour dénoncer ces comportements divisionnistes, racistes et rétrogrades, promoteurs de désordre et de séparation.
Nous avons besoin de ceux qui nous aident à avancer et non de ceux qui nous tirent vers le bas. Concrètement, des semaines de solidarité doivent être réalisées dans toutes les communes ; des campagnes d’explication, d’information et d’éducation doivent sillonner tout le pays pour vulgariser les thèmes portant sur ‘’l’Unité Nationale, l’Entente, la Concorde et la Solidarité des composantes Nationales, la Tolérance et la Cohabitation pacifique’’.
Un symposium national de la jeunesse sur ces thèmes doit être organisé rapidement et pris en charge par la présidence de la République, à sa tête le Président lui-même. Ne voit-on pas que la République est en danger ? Ce qui se passe en Lybie, au Mali, en Centrafrique, en Tunisie, en Irak et ailleurs doit nous édifier. Il faut agir pendant qu’il est encore temps. Sinon, nous sommes en droit de dire que les larmes versées à Kaédi et les prières mémorables sur la place de cette ville ne sont que pires tromperies. Sommes-nous capables de nous plonger aussi profondément dans le mensonge, la fourberie, la tromperie et la lâcheté ? Que l’on comprenne bien que nous ne laisserons personne détruire ce que le vaillant peuple mauritanien a mis des années à construire.
Non, je pense que non ; s’il nous reste un peu de foi, un peu de dignité pour ne pas vautrer dans tant d’ignominie, alors, nous devons agir promptement. Pauvreté, ignorance, exclusion, racisme et intolérance sont-ils le Virus Ebola en Mauritanie ? Si oui, il faut l’éradiquer rapidement et totalement!
Toutefois, je convie le peuple mauritanien dans son ensemble à être vigilant, solidaire, dynamique et de savoir que le monde est devenu une seule case ou une même tente et que toute la planète nous observe.
Merci brillante Mariem Mint Derwich pour cet excellent article.
Ba Saïdou
Consultant en santé publique