Durant quatre jours, du 26 au 29 octobre dernier, la mixité culturelle et sociale a été célébrée dans un esprit de partage, d’échange et de découverte, au cours de la quatrième édition du Festival « Cultures Métisses » de l’Association « Nouakchott Music Action ».
« Le festival culture métisse a permis de poser un jalon dans la promotion des valeurs culturelles, de promotion de la tolérance et de solidarité », a soutenu Lamine Kane, fondateur de Nouakchott Music Action (NMA), une pépinière pour former de futurs chanteurs et musiciens. A l’affiche de cette quatrième édition, il y avait Carlou D, Dioba, Cee Pee, Calame et Veyrouz Mint Seymali.
La particularité de la quatrième édition aura été la décentralisation des activités avec la projection de films, tenue de concerts et de séances de sensibilisation destinés à faire disparaitre le radicalisme, l’extrémisme violent et l’émigration irrégulière chez les jeunes.
Des échanges, résidence d’écriture et de langage ont permis au groupe Calame et Dioba de confectionner six chansons présentées vendredi nuit au public nouakchottois. Forts de leur ambition, les trois artistes (Dioba, Clémence et Arthur) ont présenté à un public conquis leur répertoire.
Martelant à tue-tête, l’initiateur dudit festival a scandé, lors de la conférence de presse que le « problème de la cohésion sociale en Mauritanie n’est ni politique, ni économique mais culturel ».
« Le problème de la cohésion sociale en Mauritanie est un problème culturel », dixit Lamine Kane Mardi dernier à l’IFM. C’était lors d’une conférence au cours de laquelle il devait souligner : « Les quatre communautés de la Mauritanie ont du mal à s’entendre….. C’est un problème culturel. Nous à notre niveau, nous avons pensé à travers la musique si on se réunit, on pourra trouver un terrain d’entente pour pouvoir vivre ensemble et travailler ensemble ». Selon lui, « la Mauritanie n’a ni un problème économique, ni politique mais un problème culturel».
« Si nous n’entrons pas dans ça pour régler le problème culturel», constatera-il. Très remonté, Kane fulminera: « nous n’avons pas une musique mauritanienne mais une musique communautaire. Chaque communauté a sa propre musique.
Chacun reste dans son coin parce que chacune de ses communautés ne se retrouve pas dans les sonorités de l’autre ». « Nous sommes à l’ère de synchroniser, de mixer les genres entre nous », dira-t-il.
Lamine Kane invite les artistes mauritaniens à travailler et à «s’ouvrir pour qu’ils puissent s’ouvrir au monde de sorte qu’on puisse créer une musique mauritanienne qui pourra être exportable, qu’on pourra écouter à l’échelle internationale », suggéra-t-il, avant donner l’exemple avec Malouma Mint Meiddah et Noura Mint Seymali. Pour l’artiste français, Clémence du groupe CALAME : « nous parlons de métissage, d’échange, tout ce qui nous guide dans la musique au-delà des notes. Nous sommes très heureux de retrouver ces terres, ces cultures…. Nous sommes contents de participer aux échanges des peuples. Nous sommes tous des peuples. Nous avons tous des choses à dire ».
Hommage a été rendu à Cheikh Oumar N’Diaye, chargé de communication à travers une minute de silence en sa mémoire: « il a contribué grandement au rayonnement de ce festival », a reconnu Lamine Kane.
Enfin, trait d’union entre la Mauritanie et le Sénégal, Dioba a profité de ce festival pour présenter son nouvel album.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !