« Le mardi 18 octobre 2016, dans le cadre du partenariat qui se noue entre IRA et la Clinique Internationale des Droits de l’Homme d’Aix-en-Provence, s’est tenue à la Faculté de Droit de l’Université d’Aix-Marseille une conférence à l’invitation du Professeur Hennebel au cours de laquelle Biram Dah Abeid a développé le thème : « Vaincre l’esclavage en Mauritanie : état des lieux » (voir affiche en pièce jointe). Cette conférence a réuni pendant plus de deux heures plus de 200 participants : des enseignants et étudiants de l’Université en droit humanitaire ou en droit international des droits de l’homme et des membres de nombreuses associations de défense des droits humains, dont IRA-France-Mauritanie qui a facilité l’organisation de cette conférence.
Devant un public qui découvrait pour partie la situation dramatique dans laquelle se trouve une partie importante de la population mauritanienne, M. Dah Abeid a développé les ressorts politiques, économiques, sociaux et raciaux qui sous-tendent le maintien de cette situation inacceptable que l’élite au pouvoir nie ou tente de légitimer par des arguments pseudo-religieux. Par la description rapide de son parcours familial et de quelques situations judicieusement choisies, il a su donner vie aux humiliations et souffrances qui sont le lot quotidien de tant de Haratines à qui est niée toute dignité, jusqu’à la citoyenneté. Il a également dénoncé le traitement révoltant dont sont victimes les 13 prisonniers d’opinion d’IRA (procès inique, transfert illégal, tortures) et la brutalité avec laquelle sont traitées les personnes manifestant pacifiquement contre cet état de fait. Il a montré comment le pouvoir Mauritanien, acculé, ne sait répondre à la montée des revendications intérieures et des pressions internationales sur ce thème que par la production de lois et la ratification de traités peu ou pas appliqués et la fuite en avant dans une répression accrue. Dans des contextes voisins, d’autres pays africains ont su dans le passé limiter les privilèges historiques d’une minorité pour entamer la construction d’une société plus juste et démocratique reconnaissant dans la loi et dans les faits l’égale dignité de tous les habitants du pays. Les interventions émouvantes de quelques Mauritaniens installés en France rendant hommage à son combat augmentaient encore, si besoin était, la légitimité des propos tenus par l’intervenant, Prix des Droits de l’Homme de l’ONU 2013 pour son combat pacifique contre l’esclavage en Mauritanie. Il a été rappelé que cette situation est dénoncée également de façon continue par de nombreux rapports de grandes associations internationales de défense des Droits Humains telles que Amnesty International, Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Action des Chrétiens contre la Torture, FrontLine Defenders, par le Parlement Européen, par la diplomatie américaine, par les Rapporteurs Spéciaux de l’ONU et par les propos très clairs de M. Ban Ki Moon après son voyage en Mauritanie .
C’est debout que les participants ont applaudi le conférencier, et le pot de l’amitié qui les a tous réunis a permis de prolonger longuement les échanges sur les différentes pistes dans lesquelles ce juste combat pourra être poursuivi. »