Nul doute que la Mauritanie est gangrenée par la pauvreté et le chômage. Malgré les efforts du gouvernement, les huit dernières années, elle continue à accuser d’énormes déficits d’infrastructures et d’importants problèmes de développement. Pour réduire les taux élevés de pauvreté et d’inégalité dans le pays, plusieurs solutions existent mais faire, de la Constitution, une farce n’en est pas une. En effet, à quoi ressemblera-t-elle la Mauritanie, si chaque président peut modifier la loi réputée fondamentale à sa guise ?
En servitude volontaire et au lieu de se concentrer sur le combat du pain et du progrès, les ministres du pouvoir sont en train de truquer un dialogue, pour arriver à un pseudo-referendum. Un pseudo-referendum qui, à mon avis, sera marqué par l’interdiction des rassemblements publics, l’assignation à résidence des figures de l’opposition et les interruptions de l’Internet. Sans parler du coût, exorbitant, qu’il faut puiser des caisses de l’Etat, afin de mener à bien cette comédie. Il faut y voir l’explication des diminutions observées, dernièrement, des salaires des employés de l’Etat.
L’aboutissement de ce coup d’Etat constitutionnel en préparation va susciter tensions et instabilité, surtout en l’absence de progrès réel au niveau de la justice, de l’éducation et du pouvoir d’achat de la population mauritanienne. Faut-il rappeler, ici, au ministre des Finances, que les ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur forment, à eux deux, le plus grand employeur de l’Etat ? Et dans un pays où le secteur privé est encore presque inexistant, moins de revenus, pour le corps enseignant, c'est moins de consommation et, donc, moins de croissance.
Après avoir fini de jouer avec les taux d’échange, ce qui était une erreur, le ministre des Finances recommence la même bêtise avec les salaires. Ces mesures drastiques et irresponsables vont conduire directement le pays à la dégringolade. Voilà la conséquence principale d’avoir la mauvaise personne au mauvais endroit. Depuis son arrivée au pouvoir, les chantiers entrepris, par le Président, montrent à quel point il est engagé à faire avancer la Mauritanie. Les écoles d’ingénieurs, l’université Al Aasriyat et les hôpitaux en sont témoins. Il a bien servi le pays et continue à témoigner de son immense amour envers le peuple mauritanien. Cependant, une seule main n’applaudit pas, comme dit le proverbe maure. Quand on est intelligent, on cherche à avoir des hommes plus intelligents autour de nous, pour nous aider à prendre les bonnes décisions. Mais malheureusement, certains hommes de l’entourage du Président sont en train de saboter son œuvre, en ne s’employant qu’à renforcer leur propre situation. Il n’y a pas d’autre mot, pour qualifier leur acte, que la trahison.
En conclusion, le débat sur la Constitution doit s’arrêter et l’Etat susciter l’emploi, sans toucher aux salaires ou aux taux de change. Ces deux ne sont solutions qu’à très court terme et leurs conséquences sont, elles, irréversibles. Il existe mille dignes autres alternatives, pour relancer l’économie.
Habib Hamedi
Ingénieur d’Etat et chômeur